Un « Cochon de caractère» typiquement breton
La SAS Cochon de Bretagne compte bien, à l’avenir, renforcer dans son offre commerciale les produits issus de porcs certifiés « Cochon de Caractère » qu’elle lance peu à peu sur le marché. Son directeur commercial, Laurent Auberger explique que la SAS, qui a lancé sa certification de conformité produit (CCP) il y a un an tout juste, commercialise actuellement « 6 500 Cochon de Bretagne sur 33 000 en Cochon de Caractère par semaine ».
L’objectif est supérieur : présenter d’ici à la fin de l’année 30 % de Cochon de Bretagne, soit autour de 10 000/semaine, en « Cochon de caractère ». Présentant plus de contraintes que le référentiel Cochon de Bretagne -alimentation bi-phase obligatoire, couverts végétaux l’hiver sur la totalité des terres exploitées, enfouissage ou désodorisation du lisier…-, la CCP offre aussi plusieurs avantages.
La plus-value versée à l’éleveur est plus haute : 1 centime d’euro, contre un demi centime chez Cochon de Bretagne. L’intérêt est, en fait, tout à fait stratégique pour Cochon de Bretagne. La marque bretonne veut, en effet, participer activement à la segmentation du marché.
Une plus value plus élevée pour l’éleveur
La certification lui a déjà ouvert en grand les portes des industriels salaisonniers qui réclament de plus en plus des porcs certifiés, selon M.Auberger. « La valorisation des Cochon de Caractère s’effectue aujourd’hui à 60 % en industrie (jambons essentiellement), le reste (les longes) vers les GMS».
Autre argument stratégique : les enseignes de la grande distribution glissent à leur tour vers une matière première porcine certifiée pour alimenter leur marque de distributeur. « Système U l’a fait récemment, Casino y vient, et donc l’outil Charal devrait suivre », ajoute Laurent Auberger.
Pour autant, Cochon de Bretagne ne communique pas ou presque pas sur « Cochon de Caractère ». D’abord parce que « nous ne savons ce que le gouvernement fera des CCP (ou CQC pour Critères Qualité Certifiés) », livre Auberger.
Et aussi parce que le budget de communication de l’association est amputé à la fois par l’augmentation du nombre de contrôles qualité à réaliser dans les élevages, et du prélèvement effectué par Cochon de Bretagne sur la plus-value payée par l’abatteur.