Quelle place pour l’espace rural en 2030 ?
Pour les besoins de cette étude originale, l’INRA a dégagé quatre scénarios provoquant des changements des pratiques agricoles. Le but de l'institut : pallier à son manque de juristes et de géographes et nouer des alliances pour comparer ses travaux à l'échelle mondiale. La cohabitation de ces quatre « mondes agricoles » de demain semble inextricablement liée à un exode rural inéluctable d'ici 2030, en faveur d'une périurbanisation et surtout à l'évolution des prix de l'énergie. Selon Guy Riba, directeur général délégué de l'INRA, «ces différents scénarios cohabitent déjà en France et ailleurs dans le monde. Ils vont nécessiter des changements des pratiques agricoles».
Le premier scénario envisage une forte réduction des espaces ruraux d'ici 2030 sous l'effet d'une périurbanisation très poussée. L'exemple de Midi- Pyrénées avec des espaces agricoles « déstructurés » a été cité, avec des agriculteurs forcés de vendre leurs fermes faute de relève d'ici moins de 30 ans. L'agriculture de qualité survit dans le deuxième scénario où la population vit à la campagne mais travaille en ville (comme en Ile de France). Le troisième scénario prévoit un bouleversement basé sur l'augmentation du prix du pétrole, qui limitera les déplacements de la population, mais inclura une agriculture intra- urbaine. Le quatrième scénario définit des « campagnes dans les mailles des réseaux des villes »avec pour l'agriculture des « coopératives agroalimentaires structurées (…) en appellation d'origine surtout présentes sur un marché mondialisé » selon l'INRA. Ce qui permettrait le maintien des exploitants agricoles.