Porc : l’optimisme au rendez-vous pour 2005
Jeudi dernier, lors du dernier conseil de direction de l'Ofival, les principales inquiétudes des professionnels portaient sur la consommation de viande.
Alors que pendant l'année 2003, la canicule avait été montrée du doigt, le phénomène s'est reproduit cette année, sans que les températures ne puissent l'expliquer. En comparant avec l'année 2002, considérée comme une année non perturbée, l'Ofival avance que les achats des ménages sont en retrait de 4 % au premier semestre et de 8 % au début du second semestre. Parallèlement, la hausse des prix persiste, atteignant 7 % depuis le second semestre 2004 par rapport à la même période de 2002.
Le porc n'échappe pas à cette tendance. Selon les dernières données Secodip, la consommation de viande de porc est en repli de 7,9 % en volume entre le 29 décembre 2003 et le 31 octobre 2004, par rapport à la même période de l'année précédente. De même, le prix moyen sur cette même période est en progression de 6,3 %.
Mais, mis à part ces points, somme toute importants, le porc se porte plutôt bien.
Phase d'amélioration pour le porc
Il semble tout d'abord intéressant de parler de la chute vertigineuse du prix de l'aliment. En effet, après une forte augmentation en 2003, le repli sur cette année permet de retrouver le niveau d'avant la canicule.
D'autre part, les dernières données de conjoncture de l'Ofival parlent d'une phase d'amélioration des cours du porc. Depuis le début de l'année, la moyenne de cotation classe E a progressé de 4,9 % par rapport à 2003 et s'élève à 1,33 euro/kg.
Ainsi, la rentabilité des élevages suit actuellement une courbe à pente positive.
Les exportations au soutien du marché UE
La progression des cours suit apparemment la tendance européenne et semble pouvoir s'expliquer tout d'abord par la baisse de la production européenne en fin d'année.
L'Ofival estime qu'au 4ème trimestre 2004, la production de l'UE à 15 était en repli de 1,8 %. Cependant, sur l'ensemble de l'année, elle serait plutôt stable (- 0,2 %).
Le second argument, quant à la hausse des tarifs, concerne les exportations de viande de porc, venant soutenir le marché européen. Ces dernières sont surtout importantes vers la Russie et les nouveaux états membres.
Dans ce premier pays, c'est l'embargo sur la viande brésilienne qui a permis à l'UE, dont la France, d'obtenir de nouveaux débouchés et de stabiliser les prix. Vers les pays de l'Est, les envois de marchandises ont pu être possible du fait de la faiblesse de leur production nationale. D'après l'Ofival et selon une enquête menée en avril 2004, le cheptel porcin était en forte baisse dans les principaux pays producteurs (- 7,6 % en Pologne, - 15,9 % en Hongrie et - 7,0 % en République tchèque). De même, le cheptel reproducteur suivait une évolution similaire.
De nouvelles possibilités non négligeables se sont donc ouvertes aux anciens états membres, et par conséquent à la France.
Toutes ces données laissent à penser, qu'en plus d'une fin d'année meilleure, les perspectives de redressement se prolongeront encore sur le premier semestre 2005.