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Œufs : peu de demande, mais une offre qui s’étoffe

La situation économique des élevages ne s’améliore pas. Les prix de vente demeurent insuffisants pour couvrir les coûts de production. De plus, toute revalorisation des tarifs restera compromise, tant que l’offre ne sera pas bien inférieure à la demande...

On ne cesse de le répéter : l’amont reste pris en étau entre des cours peu soutenus et des coûts de production trop élevés. Or, les prix de vente ne sont que le résultat de la confrontation entre l’offre et la demande. Et de ce côté, l’année 2008 ne joue pas en faveur de la fermeté.

Les œufs, comme bon nombre de produits carnés, subissent une certaine baisse de la consommation. Globalement, depuis le début de l’année, les intermédiaires de la filière se plaignent d’une baisse de leurs commandes, conséquence directe d’un recul de l’activité chez les détaillants. Ce recul des achats des ménages s’explique avant tout par le manque d’élasticité des budgets, alors que les prix au détail (énergie, transport, habitation, alimentation...) sont quasiment tous orientés à la hausse. La rengaine sur le pouvoir d’achat n’est d’ailleurs pas pour atténuer cette réalité, bien au contraire.

A cette tendance de fond —qui devrait d’ailleurs se prolonger à court comme à moyen terme—, vient s’ajouter un développement de l’offre. Si, en début d’année, tout laissait à penser que les disponibilités en élevage allaient continuer à se replier (dans la continuité de 2007), le second semestre débute au contraire sur une croissance des volumes. Selon les dernières données Agreste, la production d’œufs aurait progressé de 2,2 % entre les semaines 29 et 32, et de 2,5 % entre les semaines 33 et 36 par rapport aux mêmes périodes de 2007. Elle pourrait par ailleurs augmenter de 3,2 % en septembre.

Des niveaux de prix insuffisants pour l’amont

Rien d’étonnant alors à ce que les prix se tiennent difficilement depuis le début de l’année. Au premier semestre, une demande peu soutenue pour des offres modérées ont permis de maintenir les cours à des niveaux supérieurs à ceux 2007. Par la suite, le développement de la production et une baisse marquée de la consommation, ont tiré l’ensemble des tarifs vers le bas. A noter que l’été est apparu plus calme que les autres années, en particulier chez les industriels qui ont noté des fermetures plus nombreuses et plus longues de leurs clients.

Septembre étant souvent synonyme de reprise, bon nombre d’opérateurs envisagent un redressement des cours. Nul ne peut toutefois prévoir son ampleur, qui dépendra avant tout du niveau de la consommation.

En amont, on espère vivement que la reprise sera significative, tant la santé économique des intermédiaires comme celle des élevages est des plus préoccupantes. En effet, bien qu’ils s’effritent depuis plusieurs semaines, les prix de l’énergie restent très élevés. De même, alors que les perspectives de récoltes sont plus à l’abondance qu’au déficit et malgré des réajustements baissiers des cours des céréales, l’heure n’est toujours pas au repli des tarifs de l’aliment. Au contraire, selon l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), l’indice du coût des matières premières entrant dans l’aliment poule pondeuse s’est installé à 155,64 en juillet (base 100 en janvier 2001), soit une hausse de 1,44 % par rapport au moins de juin. Il dépasse désormais de près de 32 % son niveau de l’année dernière, et de quasiment 68 % celui d’il y a deux ans ! Au mois d’août, toutefois, les principaux fabricants d’aliments semblaient commencer à répercuter les baisses des prix des céréales, de manière jugée encore trop modérée par la majorité des éleveurs.

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