« Même la Pologne s’inquiète de l’accord UE-Mercosur »
Les Marchés Hebdo : Pourquoi la filière volaille se sent bafouée à quelques mois d’un accord entre l’UE et le Mercosur ?
Anne Richard : Nous sommes confrontés à une problématique à l’échelle de l’Union européenne où nous ne cessons de voir les importations de volailles augmenter pour avoir des produits de moins en moins chers. Pendant ce temps-là, la filière française tente de reconquérir le marché avec les produits français qui ne sont pas fabriqués dans les mêmes conditions. Les pouvoirs publics nous en demandent toujours plus, avec une montée en gamme des produits. Et en même temps, ils s’apprêtent à faire entrer dans l’Union européenne et en France des volailles qui ne sont pas produits dans les mêmes conditions et à des prix beaucoup plus bas. On est en train de détricoter tout ce que nous avons fait. L’Europe nous demande tout et son contraire.
LMH : Cette position est-elle partagée au sein de certains États membres ?
A. R. : Mais oui, bien sûr. D’autres États membres partagent cette inquiétude concernant les importations en provenance de pays tiers. Et notamment la Pologne. Même le pays le plus compétitif de l’Europe s’inquiète de cet accord qui ferait entrer davantage de la volaille brésilienne en Europe. Mais il n’y a pas vraiment de concertation sur ces sujets-là.