Marché attentiste, mais prix volatils
Période du 3 au 9 octobre. Le dernier rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) avait provoqué une hausse – excessive et partiellement corrigée les jours suivants – du maïs, entraînant celle du blé. Le prochain rapport, publié ce jeudi 11 octobre, risque d’avoir l’effet contraire, car entre-temps les récoltes américaines se sont déroulées dans de meilleures conditions que prévu, tant en précocité qu’en rendement.
Ainsi, selon l’analyste Informa, le nouveau rapport pourrait annoncer une récolte américaine de maïs à 284 millions de tonnes (Mt) contre 272,5 estimées en septembre. D’où une éventuelle influence baissière, dans un marché où les fondamentaux haussiers dominent sans toujours s’exprimer (ce qu’apprécient les utilisateurs).
Nouvel appel d’offres égyptien
Les opérateurs guettent donc le prochain rapport de l’USDA, ce qui, comme dans la plupart des cas, constitue un frein aux affaires. Un autre facteur, qui s’était quelque peu fait oublier, intervient de nouveau dans l’orientation générale du marché des matières premières agricoles : c’est la situation économique internationale qui peut contrarier le commerce, selon les cas, tout aussi bien par le biais des difficultés de la zone euro que par les décisions de la Réserve fédérale américaine, ou encore, comme c’est le cas le plus récent, par un relatif relâchement de l’économie chinoise. Donc, le marché n’obéit plus seulement à ses fondamentaux qui restent pourtant tendus (Voir dans notre numéro précédent, les chiffres du CIC).
Le marché européen du blé, notamment le marché français, connaît enfin un véritable démarrage de son activité export, illustrée par les tirages de certificats de ces dernières semaines. La France a participé, la semaine dernière, à un nouvel appel d’offres égyptien pour 180 000 t, ce qui porte à 540 000 t le total des ventes au premier importateur mondial au 3 octobre, contre 120 000 pour la période correspondante de 2011 et 468 000 pour l’ensemble de 2011-2012. La Russie, grand fournisseur de l’Égypte, n’apparaît pas dans cet affaire faute de compétitivité et de disponibilités.
Encombrement des silos portuaires
Si les perspectives d’exportation de blé français sont encourageantes, c’est en revanche l’encombrement des silos portuaires qui continue de peser sur le marché et risque de poser des problèmes logistiques au moment où commenceront les exécutions de contrats. La récolte française de maïs se poursuit, avec des rendements un peu décevants (96 qx/ha selon l’AGPM, 93,2 selon le ministère) et un marché qui ne participe toujours pas à la couverture des besoins de l’UE (1 Mt de certificats d’import tirés depuis le début de la campagne). Le marché de l’orge de brasserie, déjà très déprimé, doit encaisser le choc de l’annonce du relèvement possible des droits d’accises sur la bière de 160 %.