Contre toute attente, le maïs a regagné quelques points depuis le début de l’année. En revanche, le marché du blé s’est encore alourdi, conséquence d’une baisse des prévisions d’exportation vers les pays tiers et des incorporations dans l’alimentation animale.
Période du 6 au 12 janvier. Le marché s’est réveillé assez rapidement de son lourd sommeil de la fin d’année dernière en ce qui concerne le maïs et même, surprise, l’orge. En revanche il tarde à sortir de sa léthargie pour ce qui est du blé.
S’agissant du maïs, la tendance est redevenue haussière au plan mondial, les fonds revenant au marché en anticipant une prise en compte par le rapport de l’USDA de la baisse de la production américaine en raison des récoltes non effectuées. Au moment où nous écrivions ces lignes, le rapport n’était pas encore publié. En dehors de la fermeté imputable à ces spéculations, le marché réagit positivement à un rebond de la demande dans l’ensemble de l’Union européenne et du Maghreb, alors que l’offre ukrainienne est momentanément absente.
Le maïs français profite de cette conjoncture européenne et aussi, peut-être, sur le marché national de besoins de rassortiment des fabricants d’aliments du bétail dont les approvisionnements ont été parfois perturbés par les conditions météorologiques.
Le bilan prévisionnel maïs présenté par le conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer le 13 janvier est aussi facteur de raffermissement des cours, avec un allégement du stock de report de 200 000 tonnes par rapport à l’estimation de décembre pour revenir à 2 millions de tonnes, un niveau plus près des normes. Cette réduction est due à une révision en hausse de 335 000 tonnes des perspectives de ventes à l’Union européenne. Par contre, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail pourraient pâtir d’une trop vive remontée des cours.
Nouvel alourdissement du bilan blé
Comme le maïs, l’orge fourragère a suscité un regain d’intérêt chez les Fab mais aussi pour l’exportation vers le sud de l’Union européenne, ce qui n’a cependant pas été suffisant pour revigorer les prix. Car la charge est lourde. Même en augmentant de 100 000 tonnes à 1,6 million de tonnes les estimations d’utilisation par les Fab, FranceAgriMer est contraint d’alourdir encore le stock de report de 100 000 tonnes à 3,9 millions de tonnes.
C’est presque autant que le blé, dont la prévision de report est portée à 4,05 millions de tonnes, contre 3,54 en décembre. Cette pléthore aggravée est la conséquence d’une baisse de 250 000 tonnes des prévisions d’exportation vers les pays tiers et de 100 000 tonnes des incorporations dans l’alimentation animale. L’exportation n’avait cependant pas démérité depuis le début de la campagne : 6,5 millions de tonnes de blé étaient sorties toutes destinations, dont près de 1 million de tonnes pour l’Égypte. Or cette destination est menacée non seulement par la concurrence russe renforcée, mais aussi par le handicap imposé au port de Rouen. Nous y reviendrons dans une prochaine édition.