L’huile d’olive de Nîmes obtient l’appellation d’origine
Il aura fallu près de 10 ans pour que les producteurs d’huile d’olive de Nîmes puissent mettre les trois prestigieuses lettres de l’AOC sur leurs étiquetages. Sous Louis XIII et Louis XIV, Nîmes était la capitale française de l’olive de table. Puis elle faillit disparaître complètement lors du gel de 1956. « Il a fait -20° pendant toute une semaine. On entendait les oliviers crier, s’émeut Jean Michel Teulade, président du syndicat de défense. 90% des oliveraies ont été détruites. Il a donc fallu regreffer ou arracher et replanter et beaucoup ont abandonné». C’est en 1970 qu’ont lieu les premiers frémissements avec la création des premiers comités oléicoles. Dans les années 89, 90 et 91, c’est l’explosion et la production redémarre. Depuis que le dossier d’AOC est en cours, 160 ha ont été plantés. Elle est la seule huile d’olive reconnue à l’ouest du Rhône. La variété utilisée est la picholine qui est originaire du village de Colias. Dans le décret d’AOC, elle doit rentrer pour 65% minimum dans l’élaboration du produit, mais en fait la préconisation du Syndicat est d’utiliser 80% de cette variété d’olive. Il faut 6,5 kg d’olives pour faire un litre d’huile. « La picholine tire son nom de deux pharmaciens italiens qui ont découvert la désamerisation de l’olive. Ils s’appelaient les frères Picholini. Le nom est resté mais le village de Colias, lui a disparu», précise J.M. Teulade.
Doublement de la production en 5 ans
Un olivier produit au bout de trois ans, mais il ne donne sa plénitude que lorsqu’il a atteint l’âge de huit ans. Aujourd’hui, 2 000 oléiculteurs se partagent les 490 000 arbres sur le Gard avec une production de 400 tonnes d’huile. La zone de production comprend 233 communes du département du Gard dont 40 communes de l’Hérault. 14 moulins et deux coopératives, Beaucaire et Sommières, transforment l’huile d’olive. Compte tenu de l’état du verger, la production devrait doubler dans les cinq ans à venir avec un potentiel de 1 000 producteurs supplémentaires.
Un autre dossier AOC devrait sortir d’ici le deuxième trimestre de 2005, celui de l’olive de Nîmes, olive verte, commercialisée entière.