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Aviculture
Les ovoproduits européens en manque d’attractivité

Les industriels européens peinent à tirer leur épingle du jeu à l’étranger, entre prix trop élevés et concurrence américaine. Une situation qui semble toutefois vouloir évoluer.

Début d’année plutôt morose pour les exportateurs européens d’ovoproduits. Sur janvier et février, l’Union européenne (UE) a vu ses ventes d’œufs et d’ovoproduits chuter de 23,5 % par rapport aux deux premiers mois de 2017, dont -19 % pour le blanc d’œuf, -35 % pour le jaune d’œuf et -27 % pour l’œuf entier. En cause, surtout des œufs peu disponibles qui ont laissé les prix à des niveaux élevés pour la période, limitant l’attractivité des ovoproduits communautaires sur la scène internationale. L’Europe a dû en outre faire face à une concurrence accrue des États-Unis qui développent leurs exportations (+25 % en janvier et +4 % en février, selon le département américain de l’Agriculture, USDA), forts de prix plus attractifs, en particulier vers le Japon.

Des États-Unis compétitifs malgré des prix fermes

La donne a quelque peu changé avant Pâques. Les cours ont flambé aux États-Unis, ce qui a eu un petit effet de levier sur les prix mondiaux du blanc d’œuf. Aucune envolée toutefois, les grands importateurs internationaux ne pouvant accepter de fortes hausses tarifaires et les États-Unis n’étant pas en manque de marchandises, comme tendent à le souligner des prix du jaune d’œuf toujours très bataillés, aux dires du secteur.

Pour Brian Moscogiuri, reporter de marché chez Urner Barry, les causes de cette flambée sont plutôt à chercher du côté de la demande. À la hausse des exportations s’est ajoutée une consommation nationale dynamique, encouragée par l’utilisation de l’œuf comme produit d’appel par bon nombre de distributeurs. À cela s’est ajoutée une hausse de la production plus limitée que prévu, en lien avec une baisse de la productivité à rapprocher de l’âge plutôt avancé du cheptel et du développement des modes de production alternatifs où le taux de ponte est plus faible que celui des poules en cage.

Pour les prochains mois, si un nouveau coup de feu de la demande intérieure est difficile à anticiper, l’intérêt des consommateurs devrait tout de même progresser. Pour les troisième et quatrième trimestres, l’USDA prévoit des hausses de 0,9 % et 2,4 % de la consommation individuelle. Ce rebond ne semble pas en mesure de limiter les capacités d’export, d’autant que la production est attendue plus étoffée (+1,8 % et +2,6 %).

Le prix de l’œuf en Europe pourrait aider les industriels

Ces estimations ne laissent pas aux Européens des perspectives de moindre pression à l’étranger. L’Europe pourrait toutefois regagner en compétitivité grâce à un retour à la normale de ses prix intérieurs en lien avec un retour de l’offre. Un rebond de la production n’est pas exclu, les effets de la crise du fipronil s’atténuant et certains éleveurs ayant pu être encouragés par les prix élevés de ces derniers mois. Les prix des œufs dans l’UE sont d’ailleurs redescendus de leurs sommets. Un repli qui pourrait se poursuivre et laisser les cours à des niveaux peu élevés pour la période. Toutefois, les effets des décalages de mises en ponte du fait de la crise du fipronil restent difficiles à cerner et pourraient exacerber la volatilité des cours ces prochains mois.

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