Les oléagineux en proie à la volatilité
Période du 16 au 21 mai. Les cours des oléagineux avaient été affectés, la semaine dernière, par le recul des prix du pétrole et par des ventes de la part des fonds d’investissement qui venaient faire pression sur les cotations du soja à Chicago. Depuis, les cours du pétrole se sont redressés et le marché américain continue d’enregistrer un fort appel de la part des acheteurs chinois avec une nouvelle affaire de 480 000 tonnes, mais la Chine a décidé de remettre sur le marché une partie de ses récoltes, au niveau de 600 000 tonnes. Enfin, les semis de soja progressent rapidement aux États-Unis où ils sont réalisés à 76 %, contre 35 % l’an dernier à la même époque, et pour une moyenne générale de 42 %. Ces différents facteurs de tendance se contrarient et la volatilité persiste pour aboutir, en ce début de semaine, à un redressement des cotations à Chicago et le retour des fonds aux achats.
Colza : perspectives de récoltes déficitaires dans l’UE
La tendance baissière du soja s’était répercutée clairement la semaine dernière sur les cours européens du colza. Euronext enregistrait ainsi un fort recul de 13,50 euros en clôture le 14 mai à la suite de nombreuses ventes liquidatives, les fondamentaux solides passant alors au second plan. La cotation en clôture, le 14 mai, tombait ainsi à 462,50 euros pour l’échéance août, avant d’entreprendre une remontée pour revenir à 469 euros lundi dernier. Cette orientation positive des cours se retrouve sur le marché physique, tendance soutenue par des craintes de baisse de rendement dans l’est de la France, région qui a le plus durement souffert de la vague de froid de février. Quoi qu’il en soit, la perspective de récolte communautaire reste déficitaire et les sources d’approvisionnement extérieur ne s’améliorent pas, notamment auprès des fournisseurs potentiels de l’origine mer Noire. Aussi l’antenne ukrainienne de l’analyste Agritel estime-t-elle que les récoltes d’hiver en Ukraine et en Russie, fortement perturbées par les conditions climatiques (notamment une perte de près de 50 % des cultures due au froid et la sécheresse actuelle), ne leur permettront pas de retrouver les volumes records de 2011. Le disponible exportable ukrainien de colza sera donc réduit.
En revanche, les surfaces semées en tournesol en Ukraine auraient progressé de 4 % à 4,8 millions d’hectares. L’engouement des producteurs ukrainiens pour cette production ne réjouit pas forcément les autorités
de ce pays qui y voient une source d’appauvrissement des sols et une consommation d’eau excessive. Quoi qu’il en soit, ce pays s’achemine vers la première place de producteur mondial de tournesol. Notons au passage que le dynamisme des producteurs ukrainiens dans leurs semis de printemps ne va pas seulement vers le tournesol ; selon la même source, les semis de maïs auraient bondi de 3,5 à 4,5 millions d’hectares.