Les Bretons rejettent l'écotaxe sur le transport de marchandises
Les Bretons craignent que le projet d'écotaxe sur le transport de marchandises sur routes et voies routières du domaine public national figurant dans le projet de loi Grenelle 1 ne pénalise leur économie, ont-ils fait savoir auprès des conseillers de l'Elysée, la semaine dernière. Le raisonnement des responsables des chambres consulaires de Bretagne (agriculture, commerce et industrie, artisanat) est simple. Les opérateurs déplacent les marchandises à 93 % par la route, 5 % par la mer et seulement 2 % par le rail. 52 % des marchandises sont des matériaux de construction, 10 % des produits agricoles et des animaux vivants, 20 % des denrées alimentaires. Un peu plus des deux tiers de ce trafic routier s'effectuent à l'intérieur de la Bretagne. En d'autres termes, il y a en Bretagne très peu de ce trafic de transit que le projet d'écotaxe est censé réguler, seulement 1 % d'un trafic en direction ou en provenance du Royaume-Uni. Selon les détracteurs bretons de l'écotaxe, celle-ci renchérirait de 5 à 30 centimes d'euro le kilomètre et coûterait entre 80 et 120 M € par an aux agents économiques. Pour mieux la combattre, ils ont transmis aux députés de la région différents documents et arguments pour qu'ils comprennent mieux les enjeux. Les économistes bretons estiment qu'une écotaxe remettrait en cause le principe d'un plan routier breton mis en place à la fin des années 1960, « pour limiter la pénalisation géographique » de la Bretagne. Ils soutiennent qu'elle ne suscitera pas le développement du transport ferroviaire dans la région, jugé totalement inadapté aux exigences de flexibilité et de réactivité qu'impose le trafic interrégional.