Le verre retrouve de son éclat en France
> À Lyon, lors de l'inauguration du salon international Glassmann le 6 mai.
Avec une hausse de 1,6 % en Europe et de 2,2 % en France en 2014, la filière de production de verre d'emballage renoue avec la croissance. Après avoir subi les dommages collatéraux de la crise économique européenne, notamment dans le domaine de l'alimentaire, les producteurs de verre semblent portés par de nouvelles tendances de consommation. Ainsi, la sécurité alimentaire qu'apporte ce matériau par rap-port aux emballages plastique et métal, mais aussi sa recyclabilité, sont les facteurs favorables du marché. D'ailleurs, selon la Fédé-ration européenne du verre d'emballage (FEVE), 87 % des Européens préfèrent les emballages en verre aux autres conditionnements. Du côté des producteurs, tous les efforts sont concentrés sur les investissements qui permettent de gagner en productivité et en innovation. Ainsi, la filière européenne a investi près de 610 millions d'euros l'an passé – soit 10 % des coûts d'exploitation annuels – pour augmenter sa capacité de production et maintenir le réseau européen des 162 entreprises avec ses 125 000 emplois directs et indirects.
Industrie pionnière de l'économie circulaireEn France, le verre d'emballage se porte bien. L'Hexagone est le troisième producteur européen de packaging verre avec 3,33 millions de tonnes produites en 2013, derrière l'Allemagne et l'Italie. La filière génère un chiffre d'affaires de 3,9 milliards d'euros pour plus de 18 500 emplois, dont 12 705 pour le verre creux. Le fleuron de cette économie est représenté par 24 entreprises dont Owens-Illinois, Verallia, Saver-glass, SGD, Groupe Pochet ou encore Stölzle. Au total, la France compte 42 usines de verre creux. L'industrie française du verre peut également se targuer d'être l'une des plus écologiques. Dans le pays, plus de 70 % du verre est recyclé. La filière de recyclage (collecte et traitement) emploie 1600 personnes et génère un chiffre d'affaires de plus de 1,1 milliard d'euros. De plus, l'industrie recourt à une logistique de proximité. La distance moyenne entre les verreries et leurs clients est de seulement 300 kilomètres. On voit par exemple une concentration des implantations des usines à proximité des vignobles, des grands producteurs alimentaires ou encore des usines de parfum et cosmétiques. L'industrie peut brandir fièrement le drapeau tricolore puisque 95 % des matières premières utilisées (calcin, sable, carbonate de sodium, calcaire) sont françaises.
Une bouteille 30 % plus légère qu'en 1995Si le packaging en verre se porte bien, il devra néanmoins relever plusieurs défis dans les années qui viennent. Plusieurs pays proches de l'Europe, comme la Turquie, se développent très vite et pourraient venir fortement concurrencer les acteurs européens ou même français. La gestion des coûts énergétiques et l'innovation seront aussi les enjeux vitaux de demain. Dans ce domaine, la filière a déjà démontré sa créativité. Par exemple, une bouteille est 30 % plus légère qu'en 1995. Les industriels développent aussi des verres incassables, des verres pliables ou encore des verres pour les technologies informatiques. Autant de pistes très innovantes, mais dont le coût devra être maîtrisé pour se développer.