Le pruneau d’Agen noue un partenariat avec le café Antigua
C’est lors de la création d’OrIGin à Alicante, en novembre, qu’a été scellé le partenariat du pruneau d’Agen et du café Antigua. Un partenariat naturel, le pruneau d’Agen et les producteurs de café Antigua menant le même combat : la défense d’appellations couramment usurpées, par les Chiliens et les Argentins pour les producteurs de pruneaux et par les grands torréfacteurs pour les producteurs de café. Le rapprochement a en outre été facilité par la personnalité du président de l’Union de producteurs de café Antigua (APCA), Pedro Echevarria, porté à la présidence d’OrIGin, le lobby récemment créé pour défendre auprès de l’OMC le concept d’indication d’origine protégée.
Le partenariat vise à apporter l’appui technique, le conseil et le travail de conviction pour que les producteurs de café Antigua puissent obtenir leur appellation. « Les principaux problèmes d’Antigua résident dans la traçabilité sur l’ensemble de la filière, la reconnaissance par les pouvoirs publics guatémaltèques et les usurpations », explique Christian Amblard, le directeur du Syndicat du pruneau d’Agen à l’origine du projet.
Produit depuis le xixe siècle, le café antiguais est la proie de toutes les usurpations tant en Europe qu’aux états-Unis.
Ce café au goût si typé a une notoriété qui le rend attrayant pour les torréfacteurs et distributeurs de café. La tentation est grande d’ajouter un pourcentage infime de ce nectar à un café banal pour lui faire porter le nom Antigua. Une loi sur la reconnaissance des indications géographiques existe au Guatemala mais le décret d’application n’est jamais sorti. Il faut donc convaincre les pouvoirs publics locaux du bien-fondé de la démarche qui, pour l’instant ne semble pas prioritaire et mettre en place le processus de reconnaissance.
Une instance de droit public, l’Anacafé assure l’appui technique, les analyses du produit et les certificats sanitaires d’exportation.
C. Amblard a déjà visité les exploitations et demandé à l’Inao d’aider le groupement de producteurs pour constituer le dossier et l’appuyer au plan international. « Le dossier du café Antigua est emblématique » conclut C. Amblard. « Il doit montrer le chemin à d’autres cafés. Politiquement, il pourrait amener ces pays liés au groupe de Cairns à considérer autrement les indications géographiques. »