Le climat entretient la tension
Période du 28 juin au 2 juillet. Cette dernière semaine de la campagne 2011-2012 et la première de la nouvelle ont été placées sous le signe d’une extrême tension, dont les origines sont à rechercher dans les nouvelles de plus en plus alarmantes concernant les cultures de maïs aux États-Unis. On y ajoutera les rendements décevants des premières coupes de blé en Russie comme en Ukraine. Pour ce dernier pays, le bureau ukrainien de l’analyste Agritel signale de probables problèmes de qualité. Cela risquerait d’entraîner un manque de blé meunier et une abondance de blé fourrager, avec des écarts de prix importants entre ces deux catégories et l’installation d’un double marché. C’est un risque que nous indiquions dans une précédente chronique pour le blé français, qui inspire aussi des inquiétudes qualitatives (encore à préciser) sous forme notamment de baisse des taux de protéines, corollaire de gros volumes et surtout conséquence des lessivages d’azote par les pluies de juin. Cette incertitude sur la qualité engendre sur le marché physique une grande prudence de la part des producteurs, mais surtout des acheteurs qui reculent devant les niveaux de prix atteints.
Le déficit espagnol
En ce qui concerne les volumes de production dans l’Union européenne à 27, les dernières estimations du Coceral annoncent une récolte de blé tendre de 125,5 millions de tonnes (Mt), contre 129,2 l’an dernier, dont 35,15 Mt pour la France contre 33,9 en 2011. Les récoltes allemandes et anglaises sont annoncées stables, le déficit global étant à mettre au compte de la chute de la production espagnole, estimée à 3,8 Mt contre 6 en 2011. Même constat pour l’orge, dont la production de l’Union européenne atteindrait 52,6 Mt, soit près de 1 Mt de moins que l’an dernier, la moisson française passant de 8,85 à 10,2 Mt, alors que l’Espagne accuserait un recul de près de 3 Mt, à 4,8 Mt.
Pas d’inquiétude pour le moment s’agissant du maïs : la récolte européenne porterait sur 65,7 Mt, 1 Mt de mieux que l’an passé et la France, avec 15,3 Mt, préserverait son bilan de 2011. Les autres principaux pays producteurs retrouveraient approximativement leur précédent niveau, comme la Roumanie avec 10,3 Mt.
L’Union européenne semble donc relativement épargnée par les graves accidents climatiques qui frappent d’autres régions du monde et que prend en compte le rapport du Conseil international des céréales, publié lundi 2 juillet. Le CIC a abaissé de 6 Mt, à 665 Mt, son estimation de récolte de blé. Le stock est réduit de 9 Mt à 182 Mt et surtout à 58 Mt chez les plus grands exportateurs, le plus bas de ces cinq dernières années. On note en revanche une nouvelle prévision record concernant la production mondiale de maïs, à 917 Mt. Quant au stock, il est ramené à 137 Mt, soit quand même 8 Mt de plus qu’à la fin de la dernière campagne.