Le budget agricole sous influences
Michel Barnier a présenté, vendredi, le budget 2009 du ministère de l’Agriculture (MAP) préservé à 5,042 Mds d’Eur (soit +2,4 % vs 2006). Un budget que le ministre a voulu au service d’un nouveau modèle d’agriculture « durable, écologiquement responsable et économiquement productive ». « L’agriculture est l’un des secteurs où l’impact du Grenelle de l’environnement sera le plus important et le plus direct », prévient le ministère dans le dossier remis à la presse. Dans le budget agricole, cela passe par une hausse de l’enveloppe destinée à l’agriculture bio : 36 M Eur pour la conversion (sur 2009-2011) et 9 M Eur consacrés au renforcement de la filière. Dans le domaine fiscal, le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture bio sera doublé. En parallèle, la mise en place du plan Ecophyto 2018 devrait se traduire dès 2009 par une hausse de 33 M Eur des sommes perçues par la redevance sur les produits phytosanitaires. Ces recettes supplémentaires, gérées par l’office FranceAgriMer, serviront en partie à aider les exploitations agricoles dans la réduction de leur dépendance énergétique. Marqué par les débats de l’automne 2007 sur le Grenelle de l’environnement, le budget agricole 2009 se singularise également par l’effet « modernisation » du ministère mis en route par Michel Barnier. « Pour le ministère, 550 postes d’agents titulaires et 100 postes de vacataires sont supprimés en 2009, qu’il s’agisse de l’administration centrale ou des services déconcentrés. Quant aux opérateurs (ndlr : offices agricoles, établissements publics sous tutelle, AUP-Cnasea), ils sont également concernés par une réduction de 1060 agents en 3 ans », a précisé le ministre, vendredi devant la presse. Cette réforme devrait se traduire par des gains budgétaires de 39 M Eur dès 2009.
D’autres coupes ont été réalisées dans le budget. Après apurement des dettes et du respect des engagement pris jusqu’en 2008, le financement des travaux d’hydraulique par le MAP sera arrêté. « Afin de responsabiliser les filières de production animale dans l’organisation, la gestion et le financement de l’équarrissage, après avoir poursuivi le marché public actuel jusqu’à son terme (juillet 2009), l’État leur en transférera progressivement la responsabilité et le financement sur la période 2009-2011 », a par ailleurs confirmé Michel Barnier. Enfin, le budget 2009 prévoit une baisse de plus de près de 65 % des aides accordées aux dépenses de traitement et de stockage des farines animales.