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L’Argentine fait son retour sur le marché mondial

Depuis 2001 et l’épidémie de fièvre aphteuse qui avait stoppé net les exportations, l’Argentine était en retrait sur le marché mondial. Mais les élevages se modernisent et les discussions avec le Mercosur pourraient favoriser son grand retour dans nos assiettes. 

Le bœuf argentin avait disparu de nos assiettes après l’épidémie de fièvre aphteuse en 2001. Mais depuis, les frontières se sont rouvertes et le peso a perdu les deux tiers de sa valeur, renforçant sa compétitivité.

Si les ambitions de ce pays semblent loin derrière celles de son voisin brésilien, il n’en reste pas moins un concurrent incontournable, de plus en plus présent sur le marché européen comme le montre la récente étude menée par l’Institut de l’élevage.

Pour l’instant, cette origine est surtout présente grâce au contingent Hilton, aisément rempli en 2003, à hauteur de 38 000 t. En plus, près de 10 000 t de muscles sont entrés à droit plein. La viande est principalement destinée à la restauration collective allemande, néerlandaise et britannique. Mais elle tend à s’étendre à travers toute l’Europe.

La productivité est en voie d’amélioration

Comme au Brésil, la filière s’est dernièrement modernisée avec la mise en place de cahiers des charges, et la spécialisation dans la découpe de viande qui leur permet de viser des marchés de niches. Cependant, en Argentine le cheptel plafonne autour de 50 millions de têtes. Et il ne devrait plus se développer, concurrencé par l’extension de la culture du soja et cantonné dans les régions les moins propices aux grandes cultures (hormis la Patagonie réservée à l’élevage ovin).

En revanche, la productivité pourrait s’améliorer. Les éleveurs sont aujourd’hui conscients que la rentabilité doit être augmentée pour rester compétitive face aux productions alternatives, et l’intensification de la conduite des troupeaux a déjà largement commencé. La marge de progrès est importante quand on considère par exemple que pour l’instant les taux de veaux sevrés ne dépassent pas 50 à 70 % en moyenne selon les régions.

L’UE reste le débouché privilégié

L’UE représente 55 % des recettes pour l’exportation de viande bovine. Elle est aujourd’hui le marché au plus fort potentiel de développement puisque les autres destinations traditionnelles comme le Chili ou Israël plafonnent. Les États-Unis restent quant à eux les premiers acheteurs de viandes cuites.

Suite à la crise qui a suivi la dévaluation du peso, la rentabilité s’est dégradée sur le marché intérieur, notamment pour les ventes vers la grande distribution. Les gros abattoirs agréés à l’export ont en revanche beaucoup moins ressenti le phénomène, puisqu’ils ont pu récupérer leur marge ailleurs. De plus, en 2003, le prix du cinquième quartier a reculé, et celui du cuir a perdu près de 20 %.

L’incitation à exporter n’a donc jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, d’autant plus que depuis la crise de l’ESB cette origine bénéficie d’une notoriété croissante auprès des consommateurs européens.

Si des concessions sont prochainement accordées par l’UE (une augmentation des contingents de viande bovine à tarif réduit paraît actuellement privilégiée dans les négociations UE/Mercosur), les nouveaux quotas seront de toute évidence facilement remplis. Et l’Argentine risque alors de ce concentrer encore plus sur le débouché européen ce qui, selon l’analyse de l’Institut de l’élevage, risque « de saturer le marché de l’UE en muscles nobles sud-américains au détriment des productions du cheptel allaitant européen ».

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