Les cours du blé continuent de s’effriter. Le maïs donne également des signes de faiblesse. Principal motif d’optimisme, l’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar, qui continue d’entretenir d’espoir d’une progression des ventes aux pays tiers.
Période du 9 au 16 février. La semaine dernière s’était achevée dans le calme ; l’actuelle a débuté de même. La fermeture du marché de Chicago, lundi, pour cause de « Presidents Day », a ajouté au manque de repères pour l’appréciation d’une éventuelle évolution de la tendance. Une évolution dont on ne perçoit pas de signes de gros changements à court terme, le marché ne s’écartant pas des lourds fondamentaux. Les cotations du blé et du maïs sur Euronext ont même subi un effritement traduisant le calme des affaires dans un contexte d’abondance. Le marché physique a suivi cette tendance.
L’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar continue d’entretenir l’espoir d’une progression des ventes aux pays tiers, espoir qui s’est traduit, rappelons-le, par une révision des bilans prévisionnels de blé tendre lors du dernier conseil céréales de FranceAgriMer (voir notre commentaire de la semaine dernière). Outre cet argument monétaire favorable mais dont on ne sait combien de temps il persistera, l’établissement public fonde ses bonnes perspectives d’exportation de blé sur les résultats obtenus ces dernières semaines.
Rappelons que les certificats d’exportation de blé délivrés par Bruxelles la semaine dernière ont maintenu un bon cap, avec 384 300 tonnes tirées pour l’ensemble de l’Union européenne à 27, dont 188 400 pour la France, ce qui porte le total des certificats attribués depuis le début de la campagne à 10,7 millions de tonnes, dont 4,7 pour la France. Les chargements ont été dynamiques en janvier à destination du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne et, début février, les embarquements de blé tendre à destination des pays tiers s’élevaient à 5,3 millions de tonnes, avec le maintien du bon courant vers les destinations précitées. FranceAgriMer souligne qu’en l’absence de concurrence argentine cette année, les exportations pourraient encore augmenter d’ici à la fin de la campagne.
Maintenant, c’est le maïs qui inquiète
En revanche, la forte remontée des estimations de production de maïs, accompagnée d’une baisse des sorties, inquiète. L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), dans sa dernière note sur le marché du maïs, confirme le constat que nous faisions concernant le passage d’un stock de report modique, estimé en janvier, à un très lourd : 2,7 millions de tonnes prévues en février. Pour l’instant, le marché n’a pas encore réagi brutalement à cette annonce pourtant importante. Le prix de l’orge n’a pas réagi non plus à l’accélération des offres à l’intervention (3,3 millions de tonnes dans l’Union européenne au 7 février, dont 760 000 t en France) et sont tombés à 91-92 euros, rendu Rouen.
Quant au blé dur, il continue de souffrir du médiocre courant de ventes à l’UE (-48 % au 1er décembre 2009) et la dégradation des prix s’est poursuivie pour aboutir à 145 euros, rendu Port-la-Nouvelle, soit un recul de 10 euros depuis fin janvier.