La spirale baissière s’aggrave
Les fondamentaux ont repris le dessus après la publication du dernier rapport du département américain à l’Agriculture. Depuis, les marchés financiers renoncent à soutenir les prix des matières premières. En France, les prix des céréales décrochent.
Période du 12 au 19 janvier. Quelle semaine agitée ! Le 12 janvier, le département à l’Agriculture américain, l’USDA, publie son rapport mensuel. On l’attendait baissier mais pas à ce point. La production mondiale de blé est, une fois de plus, révisée en hausse à 676,1 millions de tonnes. Cela porte l’estimation de stock de report mondial à 195,6 millions de tonnes, contre 163,9 à l’issue de la dernière campagne. Le rapport annonce bien une réduction des semis de blé d’hiver aux États-Unis de 10 %, mais c’est insuffisant pour enrayer la baisse. Ce même jour, Chicago clôture en baisse de 36,75 cents, à 5,3575 dollars le boisseau. Euronext suit, en abandonnant 4,25 euros sur l’échéance mars.
Les fondamentaux ont repris le dessus, les marchés financiers renoncent à soutenir les prix des matières premières. Le marché physique n’a pas de raison particulière d’éviter cette tendance et il entame un recul à 117 euros en blé standard rendu Rouen. Le conseil spécialisé de FranceAgriMer, réuni le lendemain, n’a pas contribué à soutenir le marché en annonçant une augmentation du stock de report français de 500 000 tonnes, imputable pour moitié à une réduction de 250 000 tonnes des perspectives d’exportation vers les pays tiers. Malgré ses gros achats antérieurs, l’Égypte, ne voulant pas laisser passer la baisse des prix, lançait le 14 janvier un nouvel appel d’offres qu’enlevaient les Russes pour 120 000 tonnes, mais aussi le Kazakhstan pour 60 000 tonnes. Mauvaise nouvelle car cette origine est très concurrentielle qualitativement.
L’orge parvient encore à baisser
Le rapport USDA n’a pas ménagé non plus le maïs, en révisant à la hausse la production US à 334 millions de tonnes, la production mondiale à 796 millions de tonnes, et en prévoyant un stock de report de 138,2 millions de tonnes, soit 4 millions de plus qu’annoncé le mois dernier. En clôture, le 12 janvier, le maïs à Chicago décrochait de 30 cents. Euronext perdait de 2,25 à 2,50 euros selon les échéances, ainsi que le marché physique qui devait cependant se ressaisir rapidement, soutenu par la demande des utilisateurs et profitant d’un retrait passager de la concurrence hongroise. La révision en baisse du stock de report par FranceAgriMer contribuait au soutien des cours. Mais l’activité s’est ralentie et les cours décrochent.
Quant au prix de l’orge, stagnant depuis plusieurs semaines à 97-98 euros rendu Rouen, largement sous le prix d’intervention, on pouvait penser qu’il avait atteint un plancher. Pourtant, il parvient encore à perdre 2 euros. À 95 euros, rendu Rouen et à 87 euros départ E et L, ou bien l’orge suscite un plus grand intérêt chez les Fab, ou bien le recours à l’intervention s’amplifie. Les offres atteignaient dans l’Union européenne, le 10 janvier, 2,7 millions de tonnes, dont 490 000 tonnes en France, derrière l’Allemagne, 921 000 tonnes.