La sécheresse soutient la hausse
La sécheresse a confirmé, sur la période du 12 au 17 mai, son influence sur l’orientation des prix, reléguant au second plan pour le moment les interventions des fonds. Les cours remontent donc sur le marché à terme européen comme sur le marché physique.
Période du 12 au 17 mai. Les jours se suivent et se ressemblent sous un ciel désespérément bleu, avec cependant un rafraîchissement de la température. Même avec une arrivée de la pluie, des dégâts irréversibles sont d’ores et déjà subis notamment par les cultures de printemps, les orges de brasserie reflétant par une forte hausse de leur prix cette situation.
France : une prochaine moisson de blé très hétérogène
Pour le blé, le conseil céréales de FranceAgriMer, réuni le 13 courant, se refuse à une évaluation hâtive des perspectives de récolte, mais convient d’une prochaine moisson « pas très bonne » et surtout très hétérogène selon les régions plus ou moins touchées par la sécheresse, les dates de plantation ou la densité des terres. De toute manière, malgré l’augmentation des surfaces notée dans notre dernière chronique, il est fort peu probable que l’on retrouve dans la nouvelle campagne une collecte aussi importante que cette année. À ce propos, FranceAgriMer a souligné une fois encore le dynamisme de cette collecte qui atteignait au 1er avril 30,9 millions de tonnes (Mt) pour une réalisation à 94 %, pourcentage tout à fait exceptionnel à cette époque de l’année. Ces livraisons accélérées de la culture ont permis de faire face à une demande de l’exportation vers les pays tiers record (12,8 Mt prévues pour la campagne et 11 Mt déjà chargées), tout en préservant un stock de report de 2,2 Mt, ce qui est certes léger, mais plus rassurant que le 1,7 Mt craint en fin d’année dernière.
La sécheresse a confirmé, sur la période du 12 au 17 mai, son influence sur l’orientation des prix, reléguant au second plan, pour le moment, les interventions des fonds, d’ailleurs encore indécises après leur retrait des semaines précédentes. Les cours remontent donc, ces derniers jours de façon assez linéaire sur le marché à terme européen comme sur le marché physique, en prochaine récolte.
Le volume de transactions, généralement réduit à ce stade de la campagne, est encore ralenti par l’expectative dans laquelle sont plongés vendeurs et acheteurs.
Retard des semis de maïs américains
Le maïs, dont on attendait que le rapport de l’USDA publié mercredi 11 mai provoquât une hausse sensible, n’a pas suivi cette prévision. Le département américain à l’Agriculture a annoncé des estimations plutôt rassurantes sur les montants de la récolte et des stocks mondiaux, avec une récolte s’élevant à 868 Mt, en hausse de 52 Mt sur l’an dernier, et un stock en légère progression, de l’ordre de 7 Mt. Les semis de maïs aux États-Unis à la mi-mai sont réalisés à 63 % contre 87 % l’an dernier à la même date et 75 % pour la moyenne quinquennale. En France et en Europe, les semis sont terminés. FranceAgriMer a sensiblement augmenté son estimation de report de maïs (+ 280 000 t), ce qui limite les capacités de hausse des cours.