Le rapport du département américain de l’Agriculture a fait prendre conscience des déséquilibres entre offre et demande. Mais la récolte n’est pas faite en Amérique du Sud et le moindre incident climatique peut relancer la spéculation sur le marché.
Mardi 12 janvier, l’USDA délivrait son premier rapport de l’année 2010 sur l’offre et la demande mondiales de céréales et oléagineux. Fort attendu par les opérateurs, ce rapport semble mettre un terme au rallye haussier de la fin 2009. Les trois premiers producteurs mondiaux sont en piste pour battre chacun leur record de production au cours de la même campagne. Selon l’USDA, la production de graines des États-Unis devrait s’élever à 91,47 millions de tonnes, soit 1,1 million de plus que prévu en novembre. La prévision de la récolte brésilienne, estimée à 65 millions de tonnes, est augmentée de 2 millions de tonnes tandis que celle de l’Argentine reste inchangée à 53 millions de tonnes. L’humidité des sols s’est nettement améliorée en Argentine, les semis sont maintenant terminés et les pluies abondantes sont bénéfiques au développement des cultures. Alors que la récolte démarre tout juste dans les régions les plus précoces du Brésil, il est encore tôt pour présager des résultats définitifs des récoltes d’Amérique du Sud. Cependant, l’heure est à l’optimisme. Dans ce contexte de récolte abondante, le stock mondial se reconstitue. À 59,8 millions de tonnes, il augmente de 3 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes, de 17 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, et représente 25 % de la consommation mondiale.
La situation reste tendue aux États-Unis
Le bilan des États-Unis, moins serré que l’an dernier, reste tout de même tendu. Malgré la hausse de la production, le stock de report est de nouveau estimé en baisse par l’USDA, du fait d’une demande soutenue. La trituration intérieure américaine affiche une activité excellente, avec un mois de décembre encore meilleur qu’en novembre. Comme le 1er trimestre de la campagne d’exportation est exceptionnel, il suffirait d’une activité modeste pour boucler un programme d’export annuel tout à fait remarquable, évalué à 37,4 millions de tonnes. Si la situation du bilan des États-Unis a été le moteur des évolutions du marché depuis la fin de l’été, c’est l’évolution des pays d’Amérique du Sud qui dirige désormais les mouvements du marché mondial.
Parmi les données importantes parues ces derniers jours, il convient de souligner également le rapport du Malaysian Palm Oil Board qui a lui aussi surpris les opérateurs. Production en baisse mais plus élevée qu’attendue et export en forte diminution engendrent une évaluation des stocks en hausse en décembre. Les cours de l’huile de palme ne sont pas parvenus à maintenir la hausse amorcée fin décembre.
L’œil des opérateurs restera maintenant fixé sur les conditions climatiques en Amérique du Sud. Dans l’immédiat, l’optimisme n’est pas de mise et la graine a perdu 5 % de sa valeur en quelques jours. Le début de la semaine n’affiche pas de tendance claire alors que les places américaines sont restées fermées ce lundi en raison du « Martin Luther King day », qui est férié.