En attendant l’exportation...
Période du 19 au 25 septembre. D’une semaine sur l’autre, on pourrait reprendre les termes des commentaires pour constater un marché céréalier instable, avec des cours impré-visibles et sans justification fondamentale, si ce n’est les achats ou les ventes des investisseurs. Les raisons en sont essentiellement spéculatives, les investisseurs se montrant d’ailleurs prudents devant le nouveau ralentissement de l’activité économique. Par ailleurs, après les récentes fortes hausses, les intervenants avaient de bons bénéfices à prendre, ce qu’ils ont fait. Enfin, la pression saisonnière des récoltes a participé à la tendance baissière de la semaine dernière. On répétera aussi que le marché européen est toujours à l’affût des premières défaillances russes dans ses exportations de blé. Selon une habitude qui semble bien instaurée, les différents responsables russes, au sein même du gouvernement, émettent des avis (pourtant officiels) souvent contradictoires, les uns teintés d’optimisme, les autres laissant entendre que des mesures de freinage de l’export pourraient intervenir, ou encore que des stocks nationaux pourraient être débloqués si le marché intérieur se trouvait menacé d’une hausse des prix excessive. Or, cette hausse est là, inquiétante pour la consommation locale et cause de perte de compétitivité à l’export. Ce qui élargira le débouché potentiel important pour les exportateurs européens. Les prises de certificats d’exportation se sont d’ailleurs amplifiées ces dernières semaines et atteignent 2,9 millions de tonnes, grignotant leur retard par rapport à l’an dernier (3,1 Mt) ; les statistiques de chargement dans les ports, en fin de semaine, constitueront une indication intéressante sur les dégagements des silos toujours encombrés, nuisant au développement des tran-sactions. Le marché compte bien sur l’exportation pour redonner aux tran-sactions en blé un nécessaire coup de pouce, que la demande intérieure ne semble pas en mesure de lui accorder dans l’immédiat.
Maïs : une bonne moisson
En orge fourragère, la Grande-Bretagne se montre beaucoup plus compétitive, actuellement, que l’orge française. Mais les disponibilités d’exportation de l’Union européenne sont déjà engagées à 75 %, avec 1,8 million de tonnes de certificats attribués. Et les bilans français, bien que très supérieurs aux faibles ressources de l’an dernier, ne menacent pas de pléthore.
En France, les premières entrées de récolte de maïs correspondent aux attentes. Cette moisson se situera à un bon niveau dans un marché communautaire déficitaire, ce qui devrait
logiquement mettre l’Hexagone en position d’exportateur vers ses partenaires. Mais, aujourd’hui, l’Ukraine occupe le poste sur le Nord de l’Union européenne et même jusqu’en Bretagne. Comme pour le blé, faudra-t-il laisser passer la marée mer Noire pour retrouver la voie de l’exportation ?