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Emballage
« D’une économie de propriété à une économie d’usage »

L’Obsoco et DS Smith mettent en évidence la prise de conscience de nombreux consommateurs des enjeux environnementaux, malgré des difficultés à passer aux actions concrètes en matière d'emballage, notamment. La France est en retard sur plusieurs thématiques par rapport à ses voisins.

Armand Chaigne, directeur marketing de DS Smith Packaging France. © DR
Armand Chaigne, directeur marketing de DS Smith Packaging France.
© DR

« Les consommateurs européens dégagent une forte propension à privilégier l’usage d’un produit plutôt que la possession, mais qui devient plus faible lorsque l’on s’intéresse à des produits en particulier », explique Armand Chaigne, directeur marketing de DS Smith Packaging France. La société spécialiste de l’emballage a présenté à la presse en juillet une étude sur la perception de l’économie circulaire auprès des consommateurs de cinq pays européens : la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Pologne et la Belgique. Au total, plus de 7 000 consommateurs ont été interrogés par DS Smith et l’Obsoco. « Les intentions sont bonnes, mais dès lors que l’on rentre dans le concret, peu répondent présents. Mais il existe des pistes qui laissent à croire que nous passerons d’une économie de propriété à une économie d’usage. Cela pourrait arriver d’ici à 2030, selon la fondation Ellen MacArthur », commente Armand Chaigne. Dans ce cadre, les usines « ne créeront plus », mais « récupéreront des matériaux » pour les réutiliser. « Lorsque l’on en arrivera à cette économie, on estime qu’il y aura une diminution des coûts de matière première. Cela pose la question de l’évolution des emballages vers des contenants connectés », précise-t-il.

La France en retard

L’étude menée par DS Smith montre que 85 % des Européens sondés disent être préoccupés par la question environnementale, mais la France se révèle comme l’un des mauvais élèves parmi les cinq pays étudiés. Tout d’abord, 45 % des Allemands se disent être très préoccupés par la thématique, contre 25 % des Français, soit un écart de 20 points. Les consommateurs tricolores sont également les moins sensibles des cinq pays sur la question des emballages, accusant un retard de 13 points par rapport aux Allemands (70 %, contre 83 %). « Ces résultats sont peut-être à corréler au sentiment de manque d’informations ressenti par deux tiers des Français sur la présence de matériaux recyclés dans les emballages et sur le caractère recyclable des matériaux utilisés pour l’emballage », estime Armand Chaigne. En comparaison, seulement un tiers des Anglo-Saxons estiment manquer d’informations sur ce point. « Y a-t-il réellement un manque d’informations en France ou bien est-ce plutôt un manque d’attention de la part des consommateurs face à d’autres facteurs tels que le prix ? Je me pose la question », s’interroge-t-il.

La pression sociale est un levier

Afin de sensibiliser davantage les consommateurs à la question de l’économie circulaire, de l’emballage et du tri, deux leviers peuvent être soulevés : la multiplication des campagnes de communication numériques, TV, radio, mais aussi « la pression sociale », selon Armand Chaigne. « Beaucoup de Français agissent pour l’environnement pour être bien vus en société. Si c’est cette voie qui marche, autant jouer dessus ! ».

L’étude montre que le vrac décolle en Europe, notamment en Pologne, même si les Français et les Allemands semblent être en retard sur le sujet (respectivement 47 % et 65 % ont affirmé ne jamais acheter de produits en vrac).

Des filières pionnières

« La musique en streaming représente le premier secteur qui a basculé de l’économie de propriété à l’économie d’usage, tout est parti de là il y a cinq ans », souligne Armand Chaigne, directeur marketing de DS Smith Packaging France. « Il y a des prémices dans certaines filières depuis trois ans. Les vêtements avec Vinted, certains appareils reconditionnés avec Back Market », ajoute-t-il. Ces solutions touchent aujourd’hui une population plus urbaine, mais sont amenées à s’étendre au monde rural. « Il y a un phénomène de bascule dès lors que plus de 50 % de la population fonctionne de cette façon », conclut-il.

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