Directive pollution : Julien Denormandie défend fermement les éleveurs
Le ministre de l’Agriculture français exprime clairement son opposition au projet de révision de la directive sur les émissions industrielles. Un non-sens sur le fond et la forme selon lui.
Le ministre de l’Agriculture français exprime clairement son opposition au projet de révision de la directive sur les émissions industrielles. Un non-sens sur le fond et la forme selon lui.
« Est-ce qu’un élevage d’une centaine de vaches allaitantes dans nos montagnes en Europe est un élevage industriel ? La réponse est non ! Or cette proposition le considérera comme industriel », a déclaré le ministre de l’Agriculture français Julien Denormandie hier soir lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil agricole européen. « Et ce alors qu’au même moment, on laisse entrer en Europe [des viandes : ndlr] issues d’élevages utilisant des antibiotiques de croissance dans des fermes sud-américaines à 10 000 vaches qui, eux, ne sont pas considérés comme industriels, c’est une aberration », a-t-il poursuivi répondant ainsi à une question d’un journaliste suite à un tweet dans lequel il avait vertement critiqué la proposition de révision de la directive pollution.
Devant le commissaire @jwojc, @J_Denormandie exprime une position tranchée sur la proposition de la @EU_Commission d’inclure les élevages bovins à partir d’un seuil de 150 UGB (quelle que soit la surface ou le mode d’élevage) dans la #DirectiveIED. ⬇️ pic.twitter.com/e3GgWmxsYP
— FNB (@EleveursBovins) April 8, 2022
« C’est un non-sens tant sur le fond que sur la forme, les ministres de l’agriculture ont découvert ce sujet quelques jours avant le vote », s’est par ailleurs offusqué Julien Denormandie précisant que plusieurs états membres avaient également émis des réserves quant à cette évolution de la directive.
Un premier seuil fixé à 100 UGB
Gêné pour s’exprimer sur le sujet, le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, qui n’est pas à l’origine de cette révision, a tenu à signaler à la presse qu’il avait cherché à assouplir le texte original prévoyant d’inclure tous les élevages de bovins, porcins et de volailles comptant 100 unités de gros bétail (UGB). « J’ai demandé à augmenter le nombre d’unités : on est passés de 100 à 150 UGB », a-t-il souligné.
Et d’ajouter « nous devons en discuter, ce n’est pas seulement la taille de l’exploitation qui compte, il faudra poursuivre la discussion sur le sujet en prenant en compte notamment les méthodes de production », a-t-il poursuivi.