Aller au contenu principal

Au Danemark, la détection automatique des porcs mâles odorants est au point 

En phase de recherche depuis quelques années, la filière danoise dispose désormais d’une méthode industrielle opérationnelle pour détecter les carcasses malodorantes. Elle n’attend plus que le feu vert de ses marchés pour développer la production de mâles entiers.

« Aujourd’hui, la filière danoise dispose d’une méthode industrielle et automatique de détection des carcasses odorantes en abattoir prête, efficace et 100 % fiable », assure Susanne Støier, la directrice du Danish Meat Research Institute (DRMI). « Il reste maintenant à nos marchés exports de la reconnaître et d’affirmer le besoin. »

Car pour l’instant, avec une production à 90 % dépendante de l’exportation, le seul marché intérieur de viande porcine danoise ne suffit pas à imposer l’arrêt de la castration. D’autant plus que le marché asiatique ne tolère pas l’immunocastration. Pragmatiques, les éleveurs danois et Danish Crown souhaitent avancer au rythme de la demande extérieure. Et même si, l’Allemagne, son premier client, vient de reconnaître la méthode (fin 2022) et que sous cet effet, la production de mâles entiers va passer de 0,5 à 1,5 million de porcs cette année, pour Susanne Støier la transition vers le mâle entier va prendre du temps.

Une évolution à plus ou moins long terme

Actuellement, seulement 5 à 8 % des éleveurs danois produisent des mâles entiers, dont la viande est destinée exclusivement au marché britannique. Ce sont ces derniers qui supportent eux-mêmes le coût de détection à l’abattoir d’environ 1,26 euro par porc analysé (9,40 couronnes danoises). En plus des gains techniques en engraissement, ce choix de production annule le coût de la castration sous anesthésie obligatoire au Danemark (0,70 €/mâle). « À terme, si le mâle entier devient la norme, ce coût devrait diminuer », estime Susanne Støier. La méthode se base sur le jumelage d’une source Ionique par diode laser (LDTD, le Luxon de la société canadienne Phytronix) et d’un spectromètre de masse (MS/MS) de la compagnie Sciex (voir Réussir Porc n°270, juillet-août 2019). Elle mesure automatiquement la teneur du scatol et de l’androsténone de la carcasse. La directrice assure que le processus ne modifie ni ne ralentit la chaîne d’abattage. Le prélèvement de gras sur la carcasse est réalisé pour l’instant par un opérateur en début de chaîne. Mais il devrait être à terme automatisé. Moins de 45 minutes sont ensuite nécessaires pour connaître les résultats d’analyse du laboratoire situé dans l’abattoir. « Ces trois quarts d’heure correspondent au temps d’attente des carcasses avant qu’elles ne soient triées. » Un organisme de contrôle dépendant du DRMI se charge d’observer si la méthode est bien appliquée. À terme, en fonction des valeurs mesurées en androsténone et en scatol, les carcasses pourront être classées et orientées vers différentes destinations suivant la demande des marchés.

Les plus lus

Attention : mention "archives" obligatoire. Transport des porcs / Porcins en bétaillère / Déchargement des porcs pour l'abattoir / animaux dans un camion
Les abattoirs bretons en catégorie poids lourd
L’aval de la filière porcine bretonne est à l’image de son amont : dense et dominant en France. La région recense ainsi les…
bâtiment porc naisseur-engraisseur vue extérieure
Des exploitations porcines plus grandes et plus spécialisées en Bretagne
Avec une baisse de 30 % du nombre d’élevages de porcs en dix ans, la production bretonne s’est concentrée avec des élevages…
Bertrand Houzé et son fils, Pierre-Louis. «Le choix d’investir dans des cases liberté est devenu une évidence depuis trois-quatre ans.»
« Nous gagnons plus d’une heure par jour avec notre nouvelle maternité pour truies en liberté »

Magalie et Bertrand Houzé ont investi dans deux salles de maternité de 30 places chacune. Avec des cases permettant de libérer…

Béatrice Eon de Chezelles, experte des filières animales au Crédit agricole. «Certaines coopératives entrent au capital en haut de bilan lors d’une installation en ...
Installation en porc : le portage de capital en débat

En marge de l’assemblée générale du Comité région porcin de Bretagne, un débat sur le portage de capital dans le cadre d’une…

Philippe Bizien, président de l'Inaporc. «Nous avons voulu donner une trajectoire sur plusieurs années à l’ensemble de la filière porcine française.»
L’interprofession Inaporc trace la route du porc français pour les dix prochaines années
L’interprofession porcine a présenté sa démarche de responsabilité sociétale déclinée en cinq points lors de son assemblée…
"Les éleveurs de porcs bretons ont su se mobiliser pour commercialiser leurs porcs"

Pour Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), les groupements sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)