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Alimentation locale : nouvelles contraintes pour les cantines


> Parmi les 40 % de produits durables, la moitié devra être issue de l'agriculture biologique.
La proposition de loi de Brigitte Allain pour encourager l'alimentation locale a été adoptée à l'Assemblée nationale. Points abordés par le texte, qui s'adresse particulièrement à la restauration collective, et premières réactions.

Après avoir remis son rapport « Et si on mangeait local… » à Stéphane Le Foll, le 21 octobre dernier, Brigitte Allain, députée EELV de Dordogne, a déposé le 25 novembre une proposition de loi visant à favoriser l'ancrage territorial de l'alimentation. Le texte, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 14 janvier, « a pour ambition de créer un environnement juridique favorisant l'ancrage territorial de l'alimentation », selon l'exposé des motifs de la proposition de loi. D'ici au 1er janvier 2020, l'État, les collectivités territoriales et les établissements publics devront inclurent dans la composition des repas, servis dans les restaurants collectifs dont ils ont la charge, au moins 40 % de produits relevant de l'alimentation durable. ” Il s'agit des produits de saison, des produits de proximité ou des produits sous signe d'identification de la qualité ou de l'origine, comme les productions biologiques ou issues d'exploitations en conversion, l'AOC, l'IGP, la spécialité traditionnelle garantie, le label Rouge, les produits fermiers ou l'écolabel « pêche durable ». Parmi les 40 % de produits durables, la moitié – donc 20 % de l'ensemble des produits servis – devra être issue de l'agriculture biologique. Pour Éric Lepêcheur, président de Restau'Co, « ce n'est pas envisageable. Les volumes ne suivent pas. En bio, nous n'arrivons même pas à hauteur de 3 % de nos approvisionnements ».

40 % de produits durables d'ici à 2020

Autre problème, la baisse des dotations aux collectivités qui doit atteindre 3,67 milliards d'euros par an d'ici à 2017. « Difficile de tenir le cadre budgétaire, quand une volaille bio de proximité me coûte 9,30 euros contre 3 euros à 3,50 euros pour une volaille ordinaire », illustre Éric Lepêcheur. La proposition de loi prévoit également d'étendre le dispositif fait maison aux restaurants collectifs. « Le fait maison identifie les plats élaborés par le cuisinier et valorise ainsi son métier, dans un secteur où le recrutement est difficile », souligne l'exposé des motifs. « Nous sommes plutôt favorables au label Fait maison, mais il faudrait qu'il ait plus de sens », commente Éric Lepêcheur.

Le texte précise par ailleurs les missions de l'Observatoire de l'alimentation, qui devra élaborer les outils méthodologiques à destination des organismes publics et privés du secteur de la restauration collective. Enfin, pour les grandes entreprises, il stipule que le rapport annuel présenté par le conseil d'administration ou le directoire devra comprendre des informations sur leurs engagements sociétaux en faveur de l'alimentation durable, comme le choix de produits bios et locaux, la cuisine sur place ou la lutte contre le gaspillage alimentaire et le suremballage. La proposition de loi doit maintenant être examinée au Sénat. Alice Flores

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