Les migrants peuvent-ils répondre aux besoins de main d’œuvre en agriculture ?
Un rapport publié par Center for Global Development indique que l’Europe comptera 95 millions de travailleurs en moins en 2050. L’économiste a l’origine de cette étude pense que les phénomènes migratoires pourraient apporter une réponse à cette pénurie de main d’œuvre que va connaître le Vieux Continent. Dans le Pas-de-Calais, l’agriculteur Jean-Michel Sauvage a tenté l’expérience d’embaucher des migrants en 2020. Récit dans Terres et Territoires.
Un rapport publié par Center for Global Development indique que l’Europe comptera 95 millions de travailleurs en moins en 2050. L’économiste a l’origine de cette étude pense que les phénomènes migratoires pourraient apporter une réponse à cette pénurie de main d’œuvre que va connaître le Vieux Continent. Dans le Pas-de-Calais, l’agriculteur Jean-Michel Sauvage a tenté l’expérience d’embaucher des migrants en 2020. Récit dans Terres et Territoires.
Selon un rapport publié en juin 2021 par le Center for Global Development, d’ici 2050, l’Europe comptera 95 millions de travailleurs en moins. Doit-t-on, dès lors, faire plus appel à la main d’œuvre étrangère ? La question divise et les réponses divergent. Dans Info Migrants , Charles Kenny, auteur du rapport, estime pour sa part que « la migration est la seule réponse à ce déséquilibre ».
Le besoin de main d’œuvre se fait particulièrement sentir « dans les secteurs touchés par le vieillissement des populations, comme les services de santé et de soins, » observe l’économiste. Mais selon lui, la pandémie a également montré que « d’autres domaines d’activité subissaient des pénuries de travailleurs (…) », au nombre desquels l'agriculture et l’agroalimentaire.
Ce 1er septembre, France 3 Grand Est confirme cette pénurie de main d’œuvre en agriculture. Selon la télévision régionale, rien que dans le Grand Est, « 34 000 postes sont à pourvoir, dont près de 3000 en CDI ».
Yvon Sarraute, responsable fruits et légumes de la chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne et président du Centre d’expérimentation fruits et légumes de Midi-Pyrénées (CEFEL) s’est exprimé sur le sujet de l'embauche des migrants lors du Salon de l’agriculture en 2020. Pour #agridemain, il explique que « cela fait partie des devoirs de l’agriculture d’embaucher des migrants pour leur permettre de mieux s’insérer car il y a dans l’agriculture tous les métiers ».
Embaucher des migrants pour travailler dans les champs
Dans le Pas-de-Calais, Jean-Michel Sauvage, agriculteur à Courcelles-le-Comte près d’Arras, partage cette analyse. Après une expérience négative en élevage de porcs, il s’est lancé en 2005 dans la production de légumes bio. Son parcours est retracé dans Terres et Territoires qui évoque aussi ses difficultés à trouver de la main d’œuvre pour ses 60 ha de carottes, oignons, potimarrons et pommes de terre. Le travail difficile payé au Smic n’attire pas. A l’époque, il ne trouve personne pour travailler sur son exploitation.
Il fait alors appel à des travailleurs détachés, Marocains et Espagnols principalement. Mais en 2020, avec la crise sanitaire, « la tâche se complique, » raconte Terres et Territoires. « Il lui est impossible de recruter ». C’est alors qu’il se tourne vers un centre d’accueil de migrants. Depuis mai, il a embauché une dizaine de personnes en CDD pour un salaire horaire de 13 €. En tout, neuf nationalités sont représentées dans les champs de Jean-Michel : des Afghans, Arméniens, Albanais, Tchadiens, Soudanais, Érythréens, Sénégalais, Angolais ou encore des Marocains, précise le journal agricole. D’origines et d’âges différents, tous veulent se former à un métier, assure l’agriculteur.
Lire l’intégralité de l’article « Quand l’agriculture tend la main aux réfugiés » dans Terres et Territoires.