Les innovations que l'on développe doivent être acceptées par la société
Innovations technologique, agronomique, numérique... Entre les préoccupations des citoyens et la recherche de viabilité des exploitations, où placer le curseur de l'innovation en agriculture ? L'avis du Cese, conseil économique, social et environnemental.
Le Cese, conseil économique, social et environnemental, a adopté un avis sur l’innovation en agriculture le 8 janvier, dont le message est que l’innovation en agriculture doit être davantage partagée par la société. « Pour beaucoup de nos concitoyens, la ferme, c’est un mouton, trois cochons, deux vaches et cinq poules », a expliqué une des deux rapporteuses, Anne-Clair Vial, présidente de la chambre d’agriculture de la Drôme et de l’institut technique Arvalis. Il faut donc orienter l’innovation en agriculture vers l’intérêt général, tant par l’emploi que par la capture du CO2, par la co-construction de l’innovation avec les citoyens. De la même façon que les constructeurs automobiles et aéronautiques consultent des usagers pour la conception de leurs futurs modèles, les milieux agricoles doivent concevoir l’innovation avec les citoyens et non pour des intérêts privés contraires à l’intérêt général, estime-t-elle. En outre, l’innovation n’est pas limitée à des problèmes techniques, indique l'avis. Tout comme la médecine d’aujourd’hui ne se borne plus à administrer un médicament pour telle ou telle affection et propose une hygiène de vie (manger moins salé, faire du vélo, manger de façon variée), l’innovation en agriculture doit être systémique, c’est-à-dire inclure de la prévention (laisser pousser des haies entre les parcelles, de l’herbe entre les rangs des cultures) pour éviter le tout phytos. « L’innovation doit être l’affaire de tous », a résumé le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume à l'hémicycle du Cese.
Voir aussi dans La Croix : « En agriculture, l’innovation ne peut se réduire au progrès technique ».