Les champs de lavande bientôt au patrimoine mondial de l’Unesco ?
C’est ce que souhaite l’ensemble de la filière de production qui a officiellement demandé l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco « des paysages olfactifs et poétiques de lavandes ».
C’est ce que souhaite l’ensemble de la filière de production qui a officiellement demandé l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco « des paysages olfactifs et poétiques de lavandes ».
Le processus va être long, vraisemblablement plusieurs années, mais les différents acteurs de la filière sont confiants parce qu’ils sont fiers de leur production patrimoniale. Une production vieille de 2 000 ans qui enchante toujours les habitants des départements cultivés et les touristes qui viennent chaque année admirer les senteurs et les couleurs des champs de lavande. La jolie plante violette est principalement utilisée dans la fabrication de parfums et d'huile essentielle. La filière des lavandes compte demander l’inscription des « paysages olfactifs et poétiques de lavandes » au patrimoine mondial de l’Unesco, a indiqué Aurélie Antonioli, la directrice du Comité des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (CPPARM) le 21 juillet dernier. Une démarche menée à travers une association qui regroupera aussi l'UESS (Université européenne des senteurs et saveurs), le syndicat national de la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM de France) et la Commanderie des lavandes. La candidature est incarnée par trois départements producteurs de lavande et lavandin: les Alpes-de-Haute-Provence, la Drôme et le Vaucluse. Francis Vidal, Grand maître de la commanderie de la lavande de Haute-Provence a récemment déclaré à BFM DICI que le classement de la plante au patrimoine de l’Unesco ferait office d’« assurance vie » aux yeux des producteurs locaux. Il a notamment affirmé : « Parce qu’à partir du moment où un patrimoine est classé, personne ne voudra le voir disparaître, et donc tout sera mis en œuvre pour le conserver et venir en aide autant que possible à nos producteurs ».
« Un travail bibliographique important pour entrer dans les critères de sélection »
Aujourd’hui, les surfaces cultivées s’étendent sur un peu plus de 28 800 hectares. Les Alpes-de-Haute-Provence arrivent en tête avec 13 572 ha, devant la Drôme (8 686 ha) et le Vaucluse (6 631 ha). En 2020, 2 000 exploitations agricoles et plus de 150 distilleries étaient recensées sur le territoire national. Le long processus pour parvenir à un classement s’annonce en deux temps. Il faut d’abord obtenir l’inscription des paysages fleuris à la liste des Biens français, avant de candidater pour une place au patrimoine de l’Humanité. Pour l’heure, les parties prenantes commencent « un travail bibliographique important » pour rentrer dans les critères de sélection, a indiqué Aurélie Antonioli. Le lancement du travail a été confié à Nadia Bedar, qui a obtenu l'inscription des savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité, en 2018. Elle dirige actuellement la candidature des savoir-faire liés à la ganterie du pays de Millau, en Occitanie, au patrimoine immatériel. À ce jour, 49 biens français figurent sur les listes de l'Unesco dont Les Causses et les Cévennes pour l’agropastoralisme reconnus en 2011 et les Climats du vignoble de Bourgogne inscrits en 2015. L’inscription au patrimoine mondial serait une reconnaissance indéniable de la lavande en tant que plante cultivée avec un savoir-faire ancestral mais aussi en tant que produit culturel puisque que la jolie fleur violette a inspiré de nombreux artistes. Pour Jean Giono, elle était tout simplement « l’âme de la Provence ».