Les agriculteurs victimes de la sécheresse : la FNSEA appelle à la solidarité nationale
Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, demande la révision des critères d’indemnisation des calamités agricoles, notamment pour venir en aide aux éleveurs touchés par la sécheresse.
Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, demande la révision des critères d’indemnisation des calamités agricoles, notamment pour venir en aide aux éleveurs touchés par la sécheresse.
« Il faut que la solidarité nationale soit redéfinie », a réclamé lundi 15 août sur Franceinfo Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, où il est en charge de la gestion des risques sanitaires et climatiques, et président de la chambre d’agriculture de Vendée.
Les stocks de fourrage de printemps entamés
Le représentant du syndicat majoritaire agricole a notamment pointé sur les ondes de la radio nationale la difficulté rencontrée par les éleveurs face à la sécheresse. « Depuis le mois de mai, il faut nourrir les animaux comme en plein hiver. Tous les stocks de fourrage qui ont été faits au printemps sont déjà entamés, c’est la grande inquiétude des éleveurs de ne pas en avoir assez pour l’hiver prochain ». La tentation est grande pour les éleveurs de vendre leurs animaux prématurément, ce qui risque d’engorger le marché.
« Il existe un dispositif qui s'appelle le fonds de calamité agricole et qui est désuet et en pleine réforme pour avoir un dispositif assurantiel, privé, combiné avec un fonds de solidarité national. Pour 2022, ce fonds calamité va s'actionner pour les éleveurs mais je demande que l'on puisse revoir les critères comme on a pu le faire pour la viticulture », demande Joël Limouzin, aux pouvoirs publics, pour faire face à cette conjoncture très difficile.
🗣 Sécheresse : que faire pour les agriculteurs ? ➡️ "Il existe aujourd'hui le fonds de calamité agricole, qui est aujourd'hui désuet. Il va encore être actionné en 2022 et je demande au nom de la FNSEA qu’on puisse revoir les critères”, déclare Joël Limouzin. pic.twitter.com/rmlY7H4QeJ
— franceinfo (@franceinfo) August 15, 2022
Abaissement du taux minimal de pertes et hausse du taux d'indemnisation
Dans le détail, le vice-président de la FNSEA plaide pour un abaissement du taux minimal de pertes du produit brut d’exploitation (aujourd’hui fixé à 13%) pour permettre d’ouvrir l’indemnisation à des exploitations multi-productions ; et pour une augmentation du taux d’indemnisation (28%), pour compenser le niveau élevé de pertes constaté cette année, notamment dans les élevages, selon nos confrères d’Agra Presse.
La FNSEA demande par ailleurs qu’un Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) soit convoqué de manière exceptionnelle dès septembre pour établir « un état des lieux » et fournir « un cadrage » aux préfets.
Des pertes de fourrages estimées à plus d'1,5 milliard d'euros
Selon Joël Limouzin, les pertes de fourrages s’élèveraient entre 1,5 et 2 milliards d’euros, rapportent nos confrères d’Agra Presse, des estimations plus précises devraient être fournies par les professionnels d’ici la semaine prochaine.