Le volontariat agricole testé avec succès sera-t-il inclus dans le service civique ?
Le volontariat agricole a été testé pendant six mois en Aveyron à l’initiative de la Fédération nationale des Cuma en partenariat avec l’association InSite qui a créé une forme de volontariat à la campagne et avec le soutien du ministère de l’Agriculture. Il reste pourtant pour le moment exclus du service civique.
Le volontariat agricole a été testé pendant six mois en Aveyron à l’initiative de la Fédération nationale des Cuma en partenariat avec l’association InSite qui a créé une forme de volontariat à la campagne et avec le soutien du ministère de l’Agriculture. Il reste pourtant pour le moment exclus du service civique.
Elle s’appellent Rébecca et Elodie, sont respectivement âgées de 25 et 23 ans, la première a suivi des études d’ingénieur agronome et de psychologie sociale et la seconde des études d’anthropologie. Toutes deux ont été accueillies pendant six mois, entre 2023 et 2024, au sein de la Fédération des Cuma de l’Aveyron. Elles font partie des premiers volontaires du volontariat agricole lancé fin 2022 dans le réseau Cuma. Les Pays de la Loire et le Grand Est sont les deux autres territoires accueillant des volontaires.
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Recueillir la parole agricole
Non issues du milieu agricole, même si la grand-mère d’Elodie était agricultrice aujourd’hui partie à la retraite sans avoir transmis la ferme à un de ses enfants, les deux jeunes femmes ont travaillé pendant un semestre à l'étude du rapprochement entre maraîchers (qui arrivent sur le territoire et apportent une diversification de la production) et éleveurs, notamment via les Cuma en observant la coopération et l’entraide.
Elles ont aussi planché sur la transmission des exploitations en recueillant le témoignage des agriculteurs, et se sont aussi attelées à créer du lien sur les territoires ruraux par l’organisation d’animations intergénérationnelles autour de la mémoire paysanne dans la commune de Saint-Izaire comme une exposition à la salle des fêtes restituant leurs rencontres avec les agriculteurs. Des ateliers ont aussi permis aux habitants et agriculteurs du territoire d'échanger, entre autres, autour de l'agriculture, de la transmission et de la ruralité.
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Une prise de conscience de « la réalité du terrain »
Rébecca et Elodie qui ont donc recueilli les paroles agricoles et plus largement celles du monde rural affirment aujourd’hui « avoir beaucoup appris tant sur les enjeux humains qu’économiques » du secteur et également « avoir mieux compris les relations entre l’humain et le vivant » ainsi que la pénibilité du travail d’agriculteur et un certain isolement du monde rural.
Alors que les deux jeunes femmes ont pris conscience de « la réalité sur le terrain », côté agriculteurs, les bénéfices du dispositif sont réels comme l’explique le président de la Fédération des Cuma de l’Aveyron, Didier Larnaudie : « La démarche expérimentale menée autour du volontariat agricole contribue fortement à créer du lien, parfois à réconcilier un public avec ses territoires ».
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Un appel à créer un volontariat agricole dans la cadre du projet de loi d’avenir agricole
Il est important de souligner qu’en dehors de cette expérimentation, les Cuma, et nombre d’acteurs agricoles restent exclus du dispositif du service civique. Pour Pierre Supervielle, secrétaire général de la FNCuma, « le gouvernement souhaite favoriser les expériences immersives et positionner l’agriculture comme d’intérêt général majeur, nous avons à travers cette expérimentation une réponse testée et approuvée ».
Thibault Renaudin, président d’InSite, affirme qu’il y a nécessité « que l’Etat puisse apporter un appui ». Devant les enjeux de renouvellement des générations en agriculture et d’attractivité du secteur, la FN Cuma appelle à créer un volontariat agricole dans le cadre du projet de loi d’avenir agricole.
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