Drame sociétal
Le suicide des agriculteurs, réalité dans la vie et sur les écrans
La profession agricole est la plus touchée par le phénomène dramatique du suicide. Un fléau contre lequel des mesures de prévention se mettent en place. Edouard Bergeon, fils d’agriculteur devenu réalisateur, a choisi de sensibiliser à ces situations de détresse en en parlant, au travers d’un film qui sort en salle prochainement : « Au nom de la Terre ».
La profession agricole est la plus touchée par le phénomène dramatique du suicide. Un fléau contre lequel des mesures de prévention se mettent en place. Edouard Bergeon, fils d’agriculteur devenu réalisateur, a choisi de sensibiliser à ces situations de détresse en en parlant, au travers d’un film qui sort en salle prochainement : « Au nom de la Terre ».
« En 2015, 372 agriculteurs ont mis fin à leurs jours », annonce l’Oise agricole en préambule à son article sur le suicide des agriculteurs. Le sujet est grave et douloureux. Mais ce n’est pas parce que c’est anxiogène qu’il ne faut pas en parler.
Le monde agricole a décidé de ne plus se voiler la face et tente depuis quelques années de trouver des remèdes à ce fléau. Au travers notamment de structures de médiation qui incitent les agriculteurs à communiquer quand il est encore temps, avant de sombrer. La MSA a créé en 2014 Agri’Ecoute, numéro d’appel (09 69 39 29 19) qui « permet aux exploitants agricoles en difficulté de joindre à tout moment des psychologues cliniciens diplômés spécifiquement formés à la gestion du mal-être et des situations de crise suicidaire », souligne le journal. La MSA a créé également en 2011 des cellules pluridisciplinaires qui « apportent une écoute aux situations de détresse et mettent en oeuvre un réseau d’aide adapté à chaque cas », détaille l’Oise agricole. « Dispositif d’écoute, entraide, aide au répit, avance de trésorerie… Les leviers sont nombreux pour tenter d’éviter le passage à l’acte. »
Une thèse pour analyser les raisons du passage à l'acte
Dans sa thèse, « Les suicides des agriculteurs : pluralité des approches pour une analyse configurationnelle du suicide », le sociologue Nicolas Deffontaines, chercheur associé au Cesaer Inra, analyse les raisons qui poussent les agriculteurs à se suicider. Il distingue dans son étude quatre « types » de scénarios : le suicide égoïste, le suicide altruiste, le suicide anomique et le suicide fataliste. Des cas de figure différents rapidement décrits dans l’Oise agricole.
Un réalisateur touché personnellement par le sujet de son film
Quel qu’en soit le déterminisme, le mal-être des agriculteurs est une réalité qui émeut le monde agricole et qui commence à sensibiliser aussi ceux qui n’en font pas partie. Un film dont la sortie sur les écrans est prévue le 25 septembre va toucher le grand-public. « Au nom de la terre » est un long métrage basé sur une histoire vraie. On y retrouve Guillaume Canet dans le rôle d’un agriculteur sous pression, à la fois économique et sociale. Au travers de ce drame familial, le réalisateur porte un regard sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années. Pour raconter cette histoire, celle de son père, Edouard Bergeon a également réalisé un documentaire : « Les fils de la terre » .
Voir aussi le clip de trois YouTubeurs vendéens relayé sur Facebook par Terra.
A lire aussi
Edouard Bergeron, le réalisateur était à l'avant-première du film à Albi.