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Grippe aviaire
Le plan du ministère pour relancer la production de volailles et réduire les risques

Maximiser les indemnisations pour retarder les remises en place de volailles dans les zones denses touchées par la maladie : c’est le plan du ministère pour relancer la production de volailles et réduire le risque d’influenza cet hiver.

Le ministère de l’Agriculture et les professionnels ont finalisé jeudi 29 juillet le plan visant à relancer la production de volailles après l’épisode d’influenza aviaire 2021-2022, tout en réduisant les risques de futures épizooties. À court terme, l’axe central de ce plan consiste à « maximiser les indemnisations pour pertes économiques dans les zones réglementées », en contrepartie d’un engagement des filières à réduire les densités, a indiqué le cabinet du ministre à la presse. Les aides couvriront la période jusqu’à 270 jours après la levée des restrictions, afin d’inciter à remettre en production le plus tard possible dans les « zones réglementées » (ZR) touchées cette année par la maladie.

1,1 Mrd€ d’aides sanitaires et économiques

Au 29 juillet, les indemnisations 2021-2022 « représentent une enveloppe globale de près de 800 M€ d’aides économiques et 300 M€ estimés sur le volet sanitaire », a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Après les éleveurs du Sud-Ouest et du Nord, le dispositif destiné à couvrir les pertes économiques (vides sanitaires allongés) des éleveurs du Grand Ouest « ouvrira en début de semaine prochaine », pour des paiements qui « commenceront au mois de septembre ». Les aides aux « entreprises de l’aval ou de services spécialisés » doivent aussi ouvrir la semaine du 1er août. Suivra, en septembre, une enveloppe réservée aux éleveurs de poules pondeuses du Grand Ouest (1 M€). Enfin, le dispositif destiné au maillon sélection-accouvage (120 M€) « a été notifié à la Commission européenne au mois de juin et pourra ouvrir dès qu’il aura été validé ».

Lire aussi : La filière œufs pas tout à fait satisfaite des indemnisations pour la grippe aviaire

Par ailleurs, les indemnisations sanitaires (couvrant les dépeuplements préventifs et les abattages dans les foyers) ont vu leur montant revalorisé pour « tenir compte de la hausse des coûts de production et de la multiplicité des filières », a indiqué le cabinet du ministre (instruction technique du 27 juillet). Le versement du solde de ces aides devrait être accéléré grâce à un arrêté attendu dans les prochains jours, qui permettra de « ne pas avoir besoin de passer par une expertise comptable avant de valider les dossiers », toujours selon la Rue de Varenne. Cette année, la France a connu l’épisode d’influenza aviaire le plus dévastateur à ce jour, avec 1 380 cas en élevages et quelque 19 millions de volailles abattues pour tenter d’enrayer la maladie.

Les éleveurs ne disposent que de « 30 à 45 % environ » du nombre de canetons habituel, car l’épizootie a dévasté les élevages de reproducteurs des Pays de la Loire – une région qui regroupe les trois quarts de la production de canetons.

Autotests et réduction de la densité

En contrepartie de l’amélioration des indemnisations, les filières s’engagent à réduire les densités, à travers des accords interprofessionnels (Cifog et Anvol) et via le plan « Adour » (absence de canards pendant un mois en hiver dans les 68 communes les plus denses du Sud-Ouest). Selon le cabinet du ministre, cet ensemble de mesures devrait « permettre indirectement de disposer de plus de canetons en zones indemnes », tout en limitant la concentration de la production et donc le risque d’influenza cet hiver. Les éleveurs ne disposent que de « 30 à 45 % environ » du nombre de canetons habituel, car l’épizootie a dévasté les élevages de reproducteurs des Pays de la Loire – une région qui regroupe les trois quarts de la production de canetons.

Plus largement, le plan influenza comprend 41 mesures réparties en sept « fiches-actions » (prévention, vaccination, gestion de crise, chasse, accompagnement à court terme, surveillance, réflexion à long terme). Il vient « compléter et renforcer » la feuille de route de 2021, d’après un communiqué du ministère. En matière de détection précoce de la maladie, les pouvoirs publics espèrent « accélérer la mise au point de kits de détection » pour « promouvoir des autotests réguliers », explique le cabinet. Concernant la biosécurité – un domaine dans lequel l’Anses a souligné des « failles » cette année –, le gouvernement compte « aligner les dispositifs de biosécurité existants en élevage aux intervenants en élevage et aux transporteurs ».

« Revoir les indicateurs » de niveau de risque

Sur l’épineux sujet de la claustration des animaux, le ministère veut « travailler à revoir les indicateurs qui permettent de définir les périodes à risque ». Au lieu d’un seul niveau de risque au plan national, l’idée serait de « mieux prendre en compte les spécificités des territoires et des modes de production », et donc d’adapter les mesures de mise à l’abri. « Nous faisons face à un risque d’endémisation du virus », explique la Rue de Varenne pour justifier ce chantier, qui passera par une saisine de l’Anses.

Pour appliquer son plan, le gouvernement compte autant sur la carotte que le bâton. « Des mesures réglementaires et incitatives seront déployées dans les prochaines semaines », indique le communiqué du ministère. Il s’agirait de moduler les indemnisations perçues par les éleveurs en fonction de la baisse de densité, du respect de la biosécurité, ou encore du bon remplissage de la base de données avicole.

Réflexion sur l’élevage de demain

Autre sujet brûlant, la réorganisation de la production a été remise à plus tard, dans le cadre d’une réflexion de long terme pour « définir les élevages de demain ». L’objectif ? Des « élevages plus résilients et aptes à répondre à la demande ». Un chantier qui débutera à la rentrée, avec notamment une cartographie de la densité en volailles, d’après les fiches-actions qu’Agra Presse et Réussir Volailles ont pu consulter. Le chantier, dans sa globalité, doit aboutir mi-2023.

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