Le glyphosate fait un pas de plus vers sa réautorisation
Pour l’Agence européenne des produits chimiques, classer l’herbicide comme cancérogène n’est pas justifié. Une étape de plus vers sa réautorisation.
Pour l’Agence européenne des produits chimiques, classer l’herbicide comme cancérogène n’est pas justifié. Une étape de plus vers sa réautorisation.
L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) vient de décider, dans le cadre de son comité d’évaluation des risques, de maintenir la classification du glyphosate, actuellement considéré dans l’Union européenne comme responsable de lésions oculaires graves et comme toxique pour la vie aquatique avec des effets durables.
« Sur la base d'un examen approfondi des preuves scientifiques, le comité conclut à nouveau que la classification du glyphosate comme cancérogène n'est pas justifiée », explique l’Agence européenne des produits chimiques dans un communiqué.
#Glyphosate: based on scientific evidence, @EU_ECHA 's committee does not propose to change the current hazard classification for the substance. The process now moves on with @EFSA_EU 's risk assessment.
— European Chemicals Agency - ECHA 🇪🇺 (@EU_ECHA) May 30, 2022
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Plus précisément, « le comité a constaté que les preuves scientifiques disponibles ne répondaient pas aux critères de classification du glyphosate pour une toxicité spécifique pour un organe cible ou comme substance cancérogène, mutagène ou reprotoxique », souligne l’ECHA.
Avis conforme à la proposition de la Suède, la France, la Hongrie et les Pays-Bas
Le comité indique avoir tenu compte d'un volume important de données scientifiques et de plusieurs centaines de commentaires reçus lors des consultations pour se forger une opinion. Le nouvel avis du RAC est conforme à la proposition des quatre États membres évaluant actuellement le désherbant glyphosate : la Suède, la France, la Hongrie et les Pays-Bas ainsi qu'à l'avis de 2017 du RAC.
Avec cette décision, une nouvelle étape est franchie dans le cadre de la procédure de réexamen du glyphosate dans l’Union européenne qui a pris du retard.
Vers une prolongation de l'autorisation de l'herbicide
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a annoncé début mai le report au mois de juillet 2023 de la publication de son rapport final dans cette procédure qui aurait dû être bouclée fin 2022, date à laquelle l’autorisation du glyphosate expire dans l’UE. Une situation qui devrait pousser la Commission européenne à prolonger d’une année l’autorisation de l’herbicide.
Le présent avis adopté sera publié sur le site web de l'ECHA et envoyé à la Commission européenne et à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) d'ici la mi-août. L'EFSA effectuera son évaluation des risques du glyphosate, qui devrait être prête en juillet 2023. La Commission européenne analysera les conclusions de l'Efsa et le rapport d'évaluation du renouvellement préparé par la Suède, la France, la Hongrie et les Pays-Bas.
L’ONG Générations futures regrette, dans un communiqué, que « l'ECHA ait une fois de plus rejeté les preuves solides existantes pour classer le glyphosate comme cancérogène présumé pour l'Homme » en s'appuyant « unilatéralement sur les études de l'industrie ». « Désormais, la balle est dans le camp de l'Efsa », estime l’association.
Comment l'#ECHA peut justifier cette classification, si rapide, presque l'air de rien! - alors même que l'@EFSA_EU souhaite prendre plus de temps pour analyser les milliers de commentaires notamment ceux déposés par la recherche médicale française @Inserm https://t.co/UaaHb1RTGM
— Générations Futures (@genefutures) May 30, 2022