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Le concours Lépine récompense l’invention d’un agriculteur

Le tas de fumier à l’entrée des fermes appartient à une époque révolue. Mais les pneus et autres bâches plastique sur les tas d’ensilage maïs ont la dent dure. Philippe Perrein, agriculteur vosgien,  a trouvé la parade. Ca ne « bouffe » plus le paysage, mais ça se mange, tout du moins quand on est ruminant. Sa couverture de silo comestible a été remarquée par le concours Lépine. C’est dire si le projet est malin.

Philippe Perrein, ancien agriculteur, est l'inventeur d'une couverture de silos comestible. Son invention a été primée au concours Lépine, et par le ministère de l'Agriculture. Pour l'instant, Philippe Perrein a testé sa membrane à base de lithothamme, ou calcium marin, dans des élevages de sa région des Vosges. L’expérimentation est réalisée sur des silos de maïs fourrage miniatures de 3-4 m2, pour en vérifier la solidité et l'étanchéité tout au long d'une saison.

Le test grandeur nature démarre cet hiver, chez quelques éleveurs de vaches laitières, dont Julien Soltys, du Gaec de la souche. "On ne voulait pas prendre trop de risque, surtout que cette année le rendement du maïs n'atteint pas 10 tonnes (14 tonnes habituellement). On a donc confectionné un petit tas d'ensilage de maïs dans un silo couloir bétonné avec murets : 8 mètres de long, 5 m de large, 1,8 m de hauteur d'ensilage," 

Le chantier a eu lieu le 25 septembre 2016, et il est prévu de n'ouvrir le silo que vers juillet 2017. Ses interrogations portent sur la conservation du maïs, plus que sur la consommation par les vaches. "Il faut vérifier que la couverture et l'étanchéité reste parfaite après un hiver où les températures peuvent descendre jusqu'à -20°C et où on peut avoir 30 cm de neige jusque l'été où les températures peuvent atteindre jusqu'à 35°C."

Une machine à crépir qui travaille pour l’environnement

Au démarrage du chantier, le produit arrive sous forme de poudre. "C'est comme un ciment. On va la mélanger à l'eau, et on épand le mélange sur le tas d'ensilage. A ce stade, c'est une pâte qui colle aux doigts. Elle a une très forte adhérence, ce qui est très bien pour bien couvrir les pentes du silo. Puis en séchant elle va former une membrane imperméable élastique", décrit Philippe Perrein.

Chez Julien Soltys, c'est une machine à crépir qui a été utilisée. "Nous avons mis une heure en tout." L'éleveur estime qu'il faut bien trois centimètres d'épaisseur de membrane pour bien assurer l'étanchéité. 

"Si ça marche, ce sera une grosse révolution, pour gagner en temps et confort de travail, et pour l'environnement et l'image de l'élevage ! Si techniquement ça marche, il faudra aussi que cela vaille le coup économiquement. Si c'est deux fois plus cher qu'une bâche et des boudins de lestage, cela ne prendra pas", souligne Julien Soltys.

Philippe Perrein teste aussi sa membrane sur deux autres silos de maïs et un silo de pulpe de betteraves.

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