Le Cerpam joue collectif pour le pastoralisme
Le Cerpam a organisé une semaine de séminaire à distance autour des avantages à s’investir dans un groupement pastoral.
Le Cerpam a organisé une semaine de séminaire à distance autour des avantages à s’investir dans un groupement pastoral.
C’est une première pour le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée (Cerpam) qui a orchestré du 27 novembre au 4 décembre dernier un séminaire virtuel sur les atouts des collectifs d’éleveurs et les groupements pastoraux. À travers 21 vidéos et quatre journées thématiques qui ont donné lieu à autant de tables rondes en visioconférence, les participants au séminaire ont pu découvrir les témoignages d’éleveurs, de bergers, de représentants des parcs nationaux, des élus locaux. Tous ont expliqué leur implication dans la vie pastorale, l’amélioration des conditions d’accueil des bergers et des animaux sur les estives et surtout, les intérêts pour chacun de travailler en collectif. « Les éleveurs sont souvent taxés d’individualisme et pourtant, s’il y a bien un métier où on a toujours travaillé ensemble, c’est bien celui d’éleveur », insiste Luc Falcot, président du Cerpam. Travailler en collectif demande de la confiance, de la rigueur, de l’organisation et de la démocratie dans la prise de décision. Et si les éleveurs et bergers parviennent à avancer en bonne harmonie, s’entendre avec les autres partenaires du terroir, de l’environnement et de l’administration est tout à fait possible. Les collectifs d’éleveurs sont d’ailleurs plébiscités par ces acteurs du territoire qui trouvent en eux des interlocuteurs uniques qui regroupent un grand nombre d’animaux et qui couvrent une surface pastorale importante.
Une gestion facilitée de l’estive entre les associés
En effet, la gestion des alpages est plus aisée à plusieurs, avec une mise en commun des moyens et des discussions sur les travaux à entreprendre. « Les groupements pastoraux sont la force de frappe de ces estives, explique Mathias Guibert, berger et éleveur dans un groupement pastoral comptant six associés. C’est ce qui fait que ça tient depuis plusieurs siècles. » Et Christian Vachier-Moulin, éleveur et président de l’association du Grand Lubéron d’ajouter : « En montagne, on s’est toujours entraidé, mais le groupement pastoral permet de solidifier les liens. »
Économie et soutien moral en collectif
Pour les éleveurs, faire partie d’un groupement pastoral signifie également faire des économies d’échelle. Le groupement peut être à l’origine de l’emploi d’un ou plusieurs bergers, ou les associés peuvent se répartir les tâches, comme c’est le cas pour Mathias Guibert, qui s’occupe de la garde des animaux avec sa compagne tandis que ses associés gèrent le côté administratif. Le collectif va également percevoir des aides publiques spécifiques, des mesures agroenvironnementales (MAE) pour le pastoralisme. Un soutien financier toujours bienvenu qui permet de moderniser les estives, notamment en mettant en place des arrivées d’eau pour l’abreuvement, une problématique de plus en plus récurrente avec le changement climatique et les fortes chaleurs estivales. Le Cerpam soutient ces projets de la conception à la réalisation et dispose d’un large réseau d’intervenants, notamment pour les chantiers de montée en estive avec les héliportages ou encore les constructions de cabanes de berger. « Le collectif est un soutien pour le présent, en particulier sur la prédation et un travail pour l’avenir, analyse Jean Debayle, président de la Fédération des groupements pastoraux des Alpes-de-Haute-Provence. Il y a une intelligence collective qui se crée dans les groupements. Il y a de nombreux moments de discussions (assemblée générale, préparation de la montée en estive, jour de l’héliportage, etc.) où les membres font part de leurs soucis et trouvent des solutions ensemble. »