Le bois raméal fragmenté ramène des vers de terre dans les jardins
Le BRF, nom de code pour Bois raméal fragmenté. Ces copeaux de branches d’arbres broyées sont utilisés pour couvrir les parterres dans les parcs et jardins et en maraîchage. Ce paillage a aussi été testé en agriculture et ces essais confirment l’intérêt du BRF pour ramener de la vie dans le sol. En clair : les vers de terre adorent.
La chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence, à Oraison dans la vallée de la Durance, a testé la méthode dans le cadre du réseau Dephy en 2012 et 2013. C’est Rémy Kulagowsky qui était en charge de ces essais. « Nous avons utilisé des copeaux de bois de platane. L’utilisation a été testée la première année sur la culture du pois de printemps. Le choix d’une légumineuse se justifiait par sa capacité à fixer l’azote atmosphérique permettant de pallier la faim d’azote potentielle générée par les BRF, explique le conseiller agricole. Les résultats ont montré une augmentation de la capacité du sol à retenir l’eau. Le rendement du pois n’a pas été affecté par l’apport de ce BRF, ni amélioré."
Les racines colonisent mieux le sol
Une deuxième année d’expérimentation pour suivre l’impact des BRF sur le long terme a été réalisée sur blé dur. « Nous avons encore relevé une amélioration de la rétention de l’eau dans le sol. Le BRF a eu un effet sur les adventices en limitant leur concurrence vis-à-vis de la culture. La population de vers de terre a été favorisée dans les modalités avec BRF, en produisant une porosité du sol supérieure. La colonisation du sol par les racines a été améliorée, notamment entre 30 et 50 cm de profondeur. Par contre, le BRF n’engendre pas d’augmentation d’azote du sol. Quant aux rendements du blé dur, ils étaient légèrement meilleurs sans différence significative avec des modalités sans BRF." L’expérimentation n’a pas été poursuivie, ni reprise en pratique par les producteurs de grandes cultures. Le coût d’achat du BRF dans beaucoup de situations en est une des causes.