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Laura Todd : « Il ne faut pas publier n’importe quoi mais dans notre élevage, c’est simple ! Les animaux sont choyés »

Laura Todd est éleveuse dans le Maine-et-Loire aux côtés de quatre associés. La ferme des P’tits Brillet emploie 5 salariés et fait partie du réseau « Invitation à la ferme ». L’agricultrice, que certains ont déjà suivi dans la saison 15 de l’Amour est dans le pré, se fait désormais connaître des consommateurs sur le packaging des fromages. L’activité communication occupe une part importante sur l’exploitation avec un accueil régulier du public, de la vente en direct et une présence sur les réseaux sociaux.

C’est Laura, auprès de la vache Narcisse, que les clients découvrent sur les fromages. Un visage que certains reconnaissent puisque la jeune femme a participé à la saison 15 de « L’amour est dans le pré ».
© Compte Instagram de Laura Todd

Laura Todd est une des cinq associés sur la ferme des P’tits Brillet basée à Saint-Michel et Chanveaux dans le Maine-et-Loire. Le Gaec s’est constitué en 2006 par le regroupement de trois fermes voisines. L’agricultrice a rejoint le groupe des 3 éleveurs en 2013. En 2015, l’exploitation bovine lait et viande est engagée dans une conversion en bio.  En 2018, le fils d’un des associés s’installe sur la ferme et l’équipe décide alors d’aller vers la transformation et la valorisation du lait.  En 2020, la ferme des P’tits Brillet intègre le réseau « Invitation à la Ferme ».

Et en mai 2022, un nouveau pas est franchi avec la création d’un atelier de transformation à la ferme. La marque « Invitation à la ferme » assure une commercialisation dans un rayon de 80 km et met en avant sur les emballages les photos des producteurs. Pour les fromages de la ferme des P’tits Brillet, c’est Laura que les clients découvrent auprès de la vache Narcisse. Un visage qui, pour certains, n’est pas inconnu.

En 2020, la jeune femme a en effet participé à la saison 15 de « L’amour est dans le pré ». Une belle histoire qui lui a permis de rencontrer Benoît à qui elle dira prochainement « oui ». Diplômée d’un master en commerce international, Laura maîtrise également la communication. La ferme qui compte 5 salariés accueille le public et est présente sur les réseaux sociaux. Agriculture et communication. Tout cela semble s’articuler parfaitement. Une vie professionnelle « pour le meilleur » dont nous parle Laura.
 

Avec vos associés, vous êtes dans une démarche dynamique de communication sur la ferme – Quelles actions menez-vous ?

Laura Todd – « Avec le réseau " Invitation à la ferme ", nous organisons des animations-dégustations. Nous participons aussi à l’opération " Traite ouverte ". Le 1er mercredi de chaque mois, nous accueillons des visiteurs sur la ferme qui assistent à la traite, observent les nouveau-nés et me regardent donner le lait aux veaux, voient la production de fromage (sans rentrer dans la fromagerie) … On accueille parfois une vingtaine de personnes en même temps. En fonction du nombre de visiteurs, une ou deux personnes de la ferme accompagne(nt) le groupe. On fait ça pour que les gens viennent découvrir la façon dont on travaille. On a également une boutique pour la vente en direct qui est ouverte le mercredi et le vendredi et quatre fois par an, on organise des ventes de viande charolaise sur la ferme.  Nous accueillons des groupes scolaires également. Quand on nous appelle, on dit oui en général. On communique sur la vie de la ferme, on est impliqués et on n’a rien à cacher. »


Vous êtes aussi présents sur les réseaux sociaux – Lesquels et pourquoi le faites-vous ?

L. T. – « C’est un moyen de toucher plus de monde, un moyen facile et simple d’atteindre une population très large. On est présents sur Facebook et sur Instagram. On est trois à gérer la page Facebook, chacun dans sa partie : élevage, culture, fromagerie. Nous avons notre page " Ferme de P’tits Brillets " qui est relayée sur le compte " Invitation à la Ferme ". Sur Instagram, c’est quelqu’un de l’équipe qui connaît bien ce réseau qui s’en charge. »


Quel est votre audience ?

L. T. – « Sur Facebook, nous avons 1086 abonnés. Sur Insta, c’est tout nouveau, nous n’y sommes que depuis quelques semaines. »


Quel a été votre déclic pour vous lancer ?

L. T. – « J’ai commencé sur Facebook quand j’étais aux Etats-Unis pour mes études, dans les années ou le réseau a été développé. J’ai créé mon compte perso à cette époque et j’ai toujours poursuivi, y compris pour le côté professionnel. Je trouve ça super sympa et simple. »

« Ce que je conseille, c’est si possible d’avoir plusieurs administrateurs pour une page Facebook, pour partager le temps à y passer. »


Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux ?

L. T. – « Je ne saurais pas trop vous dire. Je n’ai jamais calculé. Mais gérer un compte Facebook, ça peut prendre du temps.  Je vais un peu tous les jours sur la page pour contrôler. Ensuite, j’y vais au minimum 2 fois par semaine pour poster. Linda poste aussi 1 à 2 fois par semaine pour la partie fromagerie. Il faut maintenir ce rythme pour ne pas perdre le consommateur. Ce que je conseille, c’est si possible d’avoir plusieurs administrateurs pour une page Facebook, pour partager le temps à y passer. Mais il ne faut pas trop en mettre. Sur Instagram, en particulier, il ne faut pas poster trop de photos. Personnellement, quand il y en a trop je " zappe " et j’imagine que je ne suis pas la seule. Trop de communication tue la communication. »


Avez-vous des post qui ont provoqué des réactions négatives ? Essayez-vous de les éviter ?

L. T. – « J’ai eu un commentaire il y a longtemps sur les seaux à tétines pour les veaux. En réagissant à une photo de veau, quelqu’un me disait : " Ce n’est pas normal, il devrait être sous la mère ". Quand c’est comme ça, il faut expliquer. Globalement, on poste ce qu’on a envie de poster mais on fait attention. Il ne faut pas publier n’importe quoi mais dans notre élevage, c’est simple. Les animaux sont choyés. On n’est pas capables de traverser la stabulation sans les caresser. »


Il n’y a donc pas de post que vous regrettez ?

L. T. – « Non. »


Et y a-t-il un post dont vous êtes plutôt fière ?

L. T. – « Je suis toujours fière de mettre en avant mes animaux. Et ils me le rendent bien. Je suis gaga de mes vaches et de mes veaux - peut-être un peu trop – c’est mon côté sensible. »


Un post qui vous a amusé ?

L. T. – « Oui, j’ai posté des photos de vaches et de veaux quand on les paille. Ils sautent, ils dansent, c’est amusant. »

« Je suis toujours fière de mettre en avant mes animaux. »

 

Qu’est-ce qui vous énerve sur les réseaux sociaux ?

L. T. – « Ce sont les gens qui critiquent sans rien savoir. Pour eux, c’est facile de critiquer derrière leur PC. Je n’ai pas eu personnellement de réactions des organismes protecteurs des animaux mais je n’ai pas envie de m’engager là-dedans. »


Quel conseil donneriez-vous à un agriculteur qui veut améliorer sa communication ?

L. T. – « De se lancer sur les réseaux sociaux justement. Ils existent et ils sont gratuits, autant s’en servir. Les jeunes maîtrisent ça à la perfection mais c’est accessible à tout le monde. »

 

 

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