L'ancrage territorial de l'alimentation, entre tendance et nécessité
La crise sanitaire a renforcé une tendance qui s’amorce depuis plusieurs années déjà : l’attrait pour une alimentation de proximité. Les produits locaux rassurent et répondent à des enjeux économiques et environnementaux. Ils sont de plus en plus présents dans les assiettes des Français et vont devoir s'inviter dans la restauration collective. Un avis du Cese adopté le 9 décembre se prononce « Pour une alimentation durable ancrée dans les territoires ».
La crise sanitaire a renforcé une tendance qui s’amorce depuis plusieurs années déjà : l’attrait pour une alimentation de proximité. Les produits locaux rassurent et répondent à des enjeux économiques et environnementaux. Ils sont de plus en plus présents dans les assiettes des Français et vont devoir s'inviter dans la restauration collective. Un avis du Cese adopté le 9 décembre se prononce « Pour une alimentation durable ancrée dans les territoires ».

« Re-territorialisation de l’alimentation : mode ou tendance de fond ? », la question est posée par Terra. Le journal breton observe que « les consommateurs sont nombreux à vouloir privilégier les achats locaux ». De même, les collectivités « veulent favoriser circuits courts et agriculture de proximité ».
Le média agricole rapporte les propos de Yuna Chiffoleau, directrice de recherche à l’Inrae, qui estime que « la crise de la vache folle a marqué un tournant décisif ». C'était dans les années 90 et, selon elle, « c’est de là qu’est né l’intérêt pour l’ancrage territorial de l’alimentation : les produits locaux rassurent le consommateur. »
Lire l’intégralité de l’article « Re-territorialisation de l’alimentation : mode ou tendance de fond ? » dans Terra.
Le foie gras de la région AuRA a la cote à l’approche de Noël
Favoriser l’agriculture de proximité, c’est ce qui semble sourire aux élevages de canards gras de Limagne. Le foie gras, produit phare des fêtes, est un produit régional par excellence. Son image est ancrée dans le Sud-Ouest, et pourtant… Au Domaine de Limagne, à Chappes dans le Puy-de-Dôme, le carnet de commandes est plein. L’entreprise compte une vingtaine d’élevages produisant plus de 150 000 volailles chaque année. « Le foie gras et autres produits dérivés sont habituellement vendus à 80 % dans les restaurants sur l’année complète, » souligne l’Auvergne agricole. « Les pertes de chiffre d’affaires ont été importantes au premier confinement », confie le directeur Jean-François Panem au journal agricole. Au deuxième confinement, l’inquiétude était grande mais les circuits de commercialisation complémentaires sont venus rééquilibrer les ventes. « Nous arrivons à écouler tous les volumes. Les particuliers sont au rendez-vous ainsi que les revendeurs », assure le directeur. Etre « l’unique producteur de foie gras de la région AuRA » est un avantage pour le Domaine de Limagne. « Une particularité dont l’entreprise jouit chaque année », commente l’Auvergne agricole.
Lire l’intégralité de « La crise sanitaire n’aura pas raison du foie gras » dans l’Auvergne agricole.
Du local dans la restauration collective
L'agriculture de proximité entre aussi dans la restauration collective. Certaines villes, comme Bègles en Gironde ou Bruz en Ille-et-Vilaine sont pilotes en la matière.
Lire à ce sujet « 20 % de bio local dans les cantines scolaires : des villes ont déjà franchi le cap » sur le site Réussir Bio.
Le Cese préconise une « alimentation durable ancrée dans les territoires »
Un avis rendu par le Cese (Conseil économique social et environnemental) a été adopté le 9 décembre. « Pour une alimentation durable ancrée dans les territoires », c’est ce que préconise l’instance. « Organiser la transition vers une alimentation durable nécessite de s’appuyer sur la notion de régimes alimentaires eux-mêmes durables, » affirment les auteurs de l’étude. « Leur ancrage dans les territoires permet d’aborder ensemble les enjeux de relocalisation de l’économie, de construction d’une offre alimentaire à faible impact environnemental et fondée d’abord sur les ressources naturelles locales, de reconnexion des citoyens avec tous les enjeux que recouvrent leurs façons de se nourrir, bien au-delà de leur seul acte d’achat. » Le conseil estime cependant que dans ce domaine « les politiques publiques sont encore trop cloisonnées et peu efficaces » et encourage à faire plus. Avec la crise sanitaire, « la précarité alimentaire a augmenté, c’est un véritable enjeu de démocratie », observe Albert Ritzenthaler, co-auteur de l’avis, dans Les Marchés. D’où les préconisations formulées par le Cese.