Plan de résilience : 8 mesures pour aider les agriculteurs face aux effets de la guerre en Ukraine
Le gouvernement annonce une série de mesures dont quatre d’urgence visant à limiter l’impact de la hausse du GNR, des engrais et de l’alimentation animales engendrée par la guerre en Ukraine pour les agriculteurs français.
Le gouvernement annonce une série de mesures dont quatre d’urgence visant à limiter l’impact de la hausse du GNR, des engrais et de l’alimentation animales engendrée par la guerre en Ukraine pour les agriculteurs français.
« La guerre en Ukraine aura des conséquences relativement lourdes sur notre économie c’est inévitable », a reconnu Jean Castex ce mercredi 16 mars lors de la présentation du plan de résilience du gouvernement pour en limiter les effets. La hausse du prix du gaz et de l’énergie, ainsi que l’envolée de certains métaux, des cours des céréales et des engrais ont déjà un effet inflationniste, qui reste toutefois inférieur de 2 points à celui de l’Allemagne par exemple. Et la guerre a déjà des impacts forts sur certains secteurs, avec l’agriculture en première ligne confrontée à la hausse des prix de l’énergie, des engrais et de l’alimentation animale.
Quatre mesures d'urgence
Pour aider le secteur à y faire face, le gouvernement annonce 8 mesures dont 4 mesures à court terme :
- Au-delà de la remise de 15 centimes par litre appliquée au GNR dès le 1er avril sur 4 mois annoncée ce week-end par Jean Castex, à laquelle le groupe Total devrait abonder, un remboursement anticipé de la TICPE (La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) de 2021 et un acompte de 25% de la TICPE de 2022 sont annoncés avec des versements dès le 1er mai prochain.
- Les entreprises agricoles et agroalimentaires (notamment les exploitations maraîchères, les élevages de volailles ou encore les sucreries) pourront prétendre à une nouvelle aide (disposant d’une enveloppe totale de 25 millions d’euros) à condition de subir une hausse des factures de gaz et d’électricité de 40%, représentant plus de 3% du chiffre d’affaires et de subir des pertes d’exploitations. La moitié de la hausse de leur facture énergétique leur sera alors prise en charge.
- Pour les éleveurs une enveloppe de 400 millions d’euros est débloquée afin de leur apporter une aide exceptionnelle face à la hausse des coûts de l’aliment sur 4 mois à compter du 15 mars. « Les premiers versements interviendront sous deux mois », promet Julien Denormandie. Les filières seront prochainement consultées pour préciser le dispositif.
Lire mise à jour : Plan de résilience agricole : l’aide aux éleveurs, mode d’emploi - La prise en charge des cotisations sociales pour les exploitations en difficultés face aux hausses de charges pour 60 millions d’euros additionnels.
Nos éleveurs font face à l’envolée du coût de l’alimentation animale dans un contexte déjà marqué par des cours historiquement élevés.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) March 16, 2022
Cette aide, sur une période de 4 mois, va permettre de compenser les pertes jusqu'à l'aboutissement de négociations commerciales. pic.twitter.com/TXZpE7Wh64
Quatre mesures complémentaires pour sécuriser la production en 2022
A moyen terme, afin que les « filières françaises puissent continuer à nourrir la population et au-delà à nourrir le monde », le ministre de l’Agriculture a annoncé 4 mesures complémentaires :
- L’ouverture de nouvelles négociations commerciales pour adapter les contrats face à la hausse des coûts de production agricoles (avec l’activation des systèmes d’indexation, de renégociation et de cadrage des pénalités logistiques). « Dès ce vendredi, une réunion se tiendra en ce sens sous l’égide du ministère de l’agriculture et de l’économie » a déclaré Julien Denormandie.
- La mise en place d’un groupe pour sécuriser l’approvisionnement et la production d’engrais pour l’automne 2022. Le ministre de l’Agriculture a notamment évoqué l’idée d’assouplir les règles pour l’usage des intrants organiques.
- La possibilité d’augmenter la production de protéines végétales « dès maintenant », via l’idée de valoriser les jachères. « Une mesure portée au niveau européen » souligne le ministre.
- La mise en place au niveau d’un plan de souveraineté français et européen consacré aux fruits et légumes.