L'inflation pourrait induire une descente en gamme
L'inflation devrait provoquer peu de baisse des volumes vendus en France mais orienterait les consommateurs vers les produits les moins chers.
L'inflation devrait provoquer peu de baisse des volumes vendus en France mais orienterait les consommateurs vers les produits les moins chers.
« En France, comme dans le reste de l'Europe, l'inflation alimentaire étant généralisée, elle ne devrait pas trop affecter les volumes de produits laitiers consommés, estime l'Institut de l'élevage. En revanche, elle pourrait se traduire pas une descente en gamme, les consommateurs arbitrant par exemple en faveur de MDD (marque de distributeur). »
Ce « downtrading », pratique qui consiste pour les consommateurs à déporter leurs achats des produits de marque vers des alternatives plus abordables, est déjà bien visible en Europe, tout particulièrement en Allemagne et en Espagne où les consommateurs se tournent de plus en plus vers les enseignes discount. « Un total retour en arrière », déplore Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce.
En Allemagne, le beurre accuse le coup
En cause : l'inflation qui gagne toute l'Europe. Si en France, l'indice des prix à la consommation (IPC) des produits laitiers a augmenté de 3% en avril par rapport à avril 2021, c'est bien moins que chez nos voisins européens. Aux Pays-Bas, à la mi-avril, la hausse des prix des fromages au détail était de 9 % d'un an sur l'autre, de 18 % pour le beurre, 10 % pour les yaourts.
En Allemagne, les prix au détail ont bondi. D'après le panel Nielsen, le prix du lait demi-écrémé a augmenté de 9 % en un an, à 0,88 €/l en avril. Le prix du beurre a flambé de 25 %, à 7,88 €/kg. Les Allemands ont été sensibles à ces hausses de prix, surtout pour le beurre qui a accusé une baisse des achats des ménages de 12 % en avril par rapport à avril 2019 (période avant Covid-19), soit une baisse bien plus prononcée que lors de périodes précédentes. Les achats de lait liquide ont été moins sensibles à la hausse des prix, avec un recul de 9 %, soit du même ordre que la baisse de consommation de périodes précédentes. La consommation de crème et de fromages reste en hausse, mais moins dynamique.
En France, bien que l'inflation soit moins forte, les achats des ménages ont diminué pour reprendre leur tendance structurelle préalable à la pandémie. La consommation baisse pour tous les produits sauf la crème et le fromage : +4 % au rayon libre service au premier quadrimestre 2022 par rapport au premier quadrimestre 2019.