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« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de longue haleine, source de motivation pour les cédants et synonyme d’installation facilitée pour les jeunes.

L’histoire du Gaec de la Rihouerie, c’est d’abord celle d’une transmission réussie tant sur les plans humain, technique que financier. Tout commence avec deux frères, Hervé et Bertrand Lecaplain, installés sur le Gaec de Taute, une exploitation produisant 800 000 litres avec 75 vaches sur 118 hectares, dans un secteur assez dynamique du centre Manche. « En 2015, lors de la remise du résultat par le centre comptable, nous avons eu un déclic, se souvient Hervé. Cela faisait trente ans que j’étais installé, et dix-huit ans pour Bertrand. L’exploitation tournait bien, nous étions en régime de croisière mais sans successeur pressenti. Nous détestons la routine et nous avions besoin d’un objectif, d’un projet qui nous tienne pour les dix années qu’il nous restait avant la retraite. C’était important pour nous donner l’envie de continuer à avancer. Investir à l’aveugle, sans savoir pour qui ni pour quoi, cela ne nous disait rien. »

Une annonce sur Leboncoin fait mouche

Les deux associés démarrent alors tranquillement la recherche d’un futur repreneur, avec l’objectif d’anticiper la transmission de l’exploitation en se donnant les moyens d’atteindre ce but. « Nous ne voulions pas subir une situation compliquée, ni être mis au pied du mur le moment venu, poursuit Bertrand. Ce défi a animé et motivé notre fin de carrière. L’installation de Benjamin en 2021 nous a donné raison. Aujourd’hui, l’arrivée de Romain rend cet objectif encore plus prégnant. » Romain Gaslard est salarié du Gaec depuis mai 2024 et il s’installera en avril 2026 quand Hervé quittera la structure.

Fiche élevage

3,2 UMO dont 3 associés

118 ha de SAU : 55 ha maïs, 14 ha céréales, 10 ha luzerne, 39 ha prairies permanentes

115 vaches à 9 280 litres

1 060 500 litres vendus

1,5 UGB/ha

Le parcours n’a pas été si simple. Quand les deux frères engagent leur réflexion, ils se tournent d’abord vers le Répertoire départemental installations (RDI) pour trouver un potentiel candidat. « Mais cela n’a rien donné. On nous a même plutôt découragés en nous disant que ce serait très compliqué de trouver un nouvel associé en étant en Gaec entre frères », rapporte Hervé.

 

 
<em class="placeholder">troupeau laitier aux cornadis</em>
Les laitières reçoivent une ration complète mélangée composée de trois quarts de maïs ensilage et un quart d’ensilage d’herbe ou de luzerne, avec 6,2 kg de tourteau de colza (dont 1,2 kg tanné), 2 kg de maïs grain humide et 250 g de CMV. © E. Bignon

Mais les exploitants n’abandonnent pas et publient une offre en ligne sur Leboncoin en 2018. La surprise est grande de découvrir que le salarié de leur propre Cuma, Benjamin Gramont, est intéressé. « Je n’en parlais pas forcément beaucoup, mais j’avais en tête de m’installer un jour. Alors, je restais en veille, témoigne Benjamin. Ce qui m’a plu ici, c’est l’exploitation en elle-même, une ferme propre aux abords attrayants et le rythme des associés qui ne travaillaient pas comme des fous et dont la vie ne se résumait pas uniquement à l’exploitation. »

Un audit pour valider la compatibilité relationnelle

Dès le départ, un deal a été conclu entre Benjamin et les associés du Gaec. « Nous l’avons embauché en tant que salarié, mais il travaillait comme s’il était un associé, résume Hervé. Nous le considérions comme tel. » Benjamin participait aux prises de décisions, il était présent aux réunions, aux points réguliers réalisés avec la banque, etc. En contrepartie, il s’investissait pleinement dans la vie de l’exploitation.

Même s’ils s’entendaient bien, les trois éleveurs ont préféré confirmer leur compatibilité avant d’envisager une véritable association. Un audit ciblé sur les relations humaines a été réalisé avec le Cerfrance. « L’objectif était de mieux se connaître pour mieux travailler ensemble. Investir dans ce type de diagnostic est loin d’être du temps perdu !, considère Benjamin. On comprend mieux la personnalité des uns et des autres, et la manière dont chacun réagit. » « Cet audit s’est révélé très constructif, confirme Hervé. Benjamin a du caractère, il s’emballe vite. Alors, c’est essentiel de savoir comment le prendre, savoir comment aborder les sujets et adapter le mode de communication. »

Caler la rémunération sur le reste pour vivre

Un autre point primordial a concerné la rémunération. « Une fois installé, nous tenions à ce que Benjamin gagne autant par mois et préserve son niveau de vie, dépeint Hervé. C’est important que le jeune puisse rembourser son prêt JA, tout en maintenant un salaire identique à ce qu’il percevait auparavant. »

 

 
<em class="placeholder">tracteur de 110 cv</em>
Le Gaec ne privilégie pas l’achat de matériel en propriété et préfère faire appel à la Cuma. Ici, l'un des deux tracteurs chargeurs de 110 ch que compte l'élevage. © E. Bignon

« C’est vrai que cela change tout », confirme l’intéressé. Le calcul de sa rémunération s’est basé sur le salaire qu’il touchait à la Cuma, auquel s’ajoute le montant de l’échéance de son prêt JA, soit 2 000 euros par mois.

Afin de faciliter et limiter le coût de l’installation, divers changements d’ordres juridique et statutaire ont été opérés, notamment la transformation du Gaec de Taute en groupement foncier agricole et la création d’un nouveau Gaec à trois associés.

Lire aussi : « La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Recherche anticipée d’un nouvel associé

« Je savais bien qu’à terme, j’allais me retrouver seul sur la ferme, mais cela ne m’inquiétait pas car nous avions six ou sept ans pour voir venir », se remémore Benjamin. Mais les choses se sont accélérées quand Bertrand est tombé malade en 2022. Le Gaec a alors dû à nouveau recruter un second jeune en tant que salarié dans l’optique qu’il devienne associé à terme. Suite à l’échec d’une première expérience de parrainage, Benjamin a trouvé dans son entourage un nouvel associé potentiel.

 

 
<em class="placeholder">salle de traite en traite par l&#039;arrière</em>
La salle de traite, une TPA 2x12, fonctionnelle et confortable, mise en route en mai 2021, a été un élément de motivation pour Romain. La traite dure 1 h 30 lavage inclus. © E. Bignon

« Romain était une simple connaissance. Il travaillait à l’extérieur en tant que gestionnaire magasinier dans les travaux publics. Bien que non issu du milieu agricole, la vie de la ferme l’intéressait et surtout il avait une fibre animalière. » Il a commencé à venir sur la ferme « en mode promeneur », à accompagner Benjamin sur le tracteur, à venir aider le dimanche, le soir…

« La ferme, les méthodes de production et le système en place me plaisaient, dépeint Romain. Les conditions de travail étaient motivantes avec la TPA toute récente et j’étais en phase avec le mode de pensée des associés. »

Si ce projet d’installation le « bottait », il suscitait aussi des craintes et des doutes. « C’est normal de se poser des questions quand on a un CDI en poche et que l’on est bien installé dans la vie, avec une famille à charge et un emprunt pour la maison sur le dos », précise-t-il.

Offrir des conditions rassurantes pour les jeunes

Une fois rassuré face à ces inquiétudes légitimes, Romain a finalement décidé de se lancer dans l’aventure en mai dernier. Comme Benjamin avant lui, il dispose d’un statut de salarié dans un premier temps et s’installera sur le Gaec dans un an, au départ en retraite d’Hervé. « Je craignais surtout de ne pas pouvoir préserver ma vie de famille si je m’installais. Mais vu l’organisation en place, j’ai compris qu’il était possible de conjuguer les deux. Quand ils n’étaient qu’à deux sur l’exploitation, Hervé et Bertrand ont toujours réussi à s’accorder un week-end sur deux et quatre semaines de vacances par an. Ce sera pareil pour nous. »

Une fois installé, la même règle de calcul de rémunération que celle appliquée à Benjamin sera de mise. « De cette façon, je bénéficierai du même reste à vivre. Finalement, les impacts collatéraux de l’installation sur ma vie restent limités. J’habite à 10 km, je n’ai même pas besoin de déménager », apprécie-t-il.

 

 
<em class="placeholder">Les vêlages sont étalés sur l’année, à raison de dix à douze par mois. Toutes les génisses sont élevées.</em>
Les vêlages sont étalés sur l’année, à raison de dix à douze par mois. Toutes les génisses sont élevées. © E. Bignon

D’ailleurs, aucun des associés n’habite sur le corps de ferme. « Je trouve que c’est un atout, notamment dans l’accueil d’un nouvel arrivant, estime Romain. Tous les associés sont ainsi logés à la même enseigne, avec les mêmes contraintes. Sur place, il y a un bureau commun qui sert aussi de lieu de vie. Et, puis quand le boulot est fini, c’est plus facile pour déconnecter. »

La satisfaction de voir que la ferme continue de tourner

Côté cédants, la satisfaction est également au rendez-vous. « Ce dont je rêvais, confie Hervé, c’était de transmettre la ferme et notre savoir-faire. C’est tellement gratifiant de voir que la structure va continuer de tourner et que d’autres vont réussir après nous. L’avenir dira ce qu’il en est, mais en tout cas, ils ont toute notre confiance. Nous avons eu le temps de leur apprendre plein de choses et d’être rassurés quant à leurs capacités. »

Sur le plan financier, les cédants ne s’estiment pas perdants. « Avec ce que nous avons commencé à toucher via les comptes courants associés et les fermages perçus, nous aurons largement de quoi vivre même avec une petite retraite. » Et Bertrand de conclure en souriant : « Je préfère mille fois que des jeunes valorisent l’outil que nous avons développé et pouvoir continuer de venir à la ferme de temps en temps que de la voir démantelée et partir aux plus offrants… »

Donner et recevoir

« Je suis très content d’avoir pu transmettre à Benjamin et Romain un peu de ce que je connais, apprécie Bertrand Lecaplain, aujourd’hui retiré de l’exploitation. Qu’il s’agisse de l’observation des bêtes, de la conduite technique du troupeau, de la gestion des génisses, de la façon d’établir le prévisionnel d’assolement pour les cultures… C’est un bout d’héritage qu’on leur lègue. »

Hervé, de son côté, a transmis sa vision économique des choses. « J’ai vite compris qu’ici, les chiffres avaient de l’importance », témoigne Romain. L’économique est omniprésent quand il y a une décision à prendre. « Il faut savoir compter, se montrer prudent dans les investissements en privilégiant ceux qui rapportent, et s’appuyer sur un raisonnement rationnel avant d’opter pour telle ou telle solution. Hervé et Bertrand ont eu à cœur de nous transmettre tout cela en nous poussant toujours à réfléchir. » Aujourd’hui, Hervé joue le rôle de superviseur-conseiller. « C’est un peu un "coach" qui nous fait nous poser les bonnes questions. C’est hyper rassurant de l’avoir près de nous », conclut Romain.

 

Avis d’expert : Claire Mainsard, conseillère technique Cerfrance

« Entretenir une vision à moyen terme »

 

 
<em class="placeholder">Claire Mainsard, conseillère au Cerfrance Normandie</em>
© E. Bignon

« Les associés sont soucieux de l’efficacité technique et économique. Ils savent gérer adroitement les indicateurs qu’ils se sont fixés. Ils ont toujours maintenu un suivi technique individuel et participent aux échanges en groupes lait et cultures. Ils ont bâti un système de production simple et économe qui assure une viabilité économique et la pérennité de l’exploitation. Ils n’investissent pas à tout va mais seulement pour répondre à des besoins. La démarche de transmission entreprise se montre d’autant plus exemplaire qu’elle est intervenue dans un contexte post-crise laitière, en plein boom des installations au prix fort. Hervé et Bertrand ont osé aller à contre-courant avec la ferme volonté de rendre le billet d’entrée accessible à des jeunes. Ils continuaient d’investir pour maintenir un bâtiment fonctionnel et ne pas en faire un handicap pour les futurs repreneurs. »

La rentabilité du Gaec de la Rihouerie

La rentabilité du Gaec de la Rihouerie

Résultats économiques du 01/04/2023 au 31/03/2024
Produits671 770 €
Recette lait549 476 €
Vente d’animaux45 980 €
Variation inventaire animal600 €
Aides couplées animales7 530 €
Aides couplées végétales1 352 €
Aides découplées34 004 €
Produits divers10 786 €
Cultures fourragères9 112 €
Cession céréales12 930 €
Charges451 462 €
Charges opérationnelles280 928 €
dont alimentation vaches130 629 €
      frais véto13 114 €
      frais d’élevage42 625 €
      engrais, semences, phytos45 985 €
Charges de structure hors amortissements170 534 €
dont main-d’œuvre salariale11 514 €
      rémunération des associés60 000 €
      foncier30 697 €
      matériel18 515 €
EBE : 220 308 euros
Approche comptable
Amortissements76 978 €
Frais financiers5 589 €
Résultat courant137 741 €
Approche trésorerie
Annuités98 317 €
Frais financiers CT0 €
Revenu disponible121 991 €
EBE(1)/PRODUIT : 42 %
EBE(1)PAR UMO : 93 440 €
ANNUITÉS/PRODUIT : 15 %
  1. Avant rémunération des associés

Source : Cerfrance Normandie

Résultats technico-économiques du 01/04/2023 au 31/03/2024
 ExploitantGroupe(1)
Nb de vaches présentes115150
UMO lait33
Lait commercialisé1 060 484 l1 274 598 l
Lait par vache9 281 l8 635 l
TB - TP (g/l)41,5 - 33,742,4 - 34,0
Âge au premier vêlage25,9 mois25 mois
IVV369 jours 
Prix réformes1 253 €1 304 €
Prix veaux94 €124 €
Concentré et minéraux 
(kg/UGB lait)
2 0591 916
Principaux produits et charges aux 1 000 litres(2)
 ExploitantGroupe(1)
Prix de vente du lait515 €475 €
Produit viande44 €50 €
Aides PAC40 €36 €
Aliments112 €145 €
Coût SFP52 €51 €
Frais d’élevage51 €52 €
Mécanisation17 €46 €
Bâtiments et installations19 €28 €
Frais divers de gestion33 €25 €
Foncier29 €26 €
Charges sociales associés et salaires54 €53 €

(1) 78 élevages produisant plus de 800 000 l au Cerfrance Normandie. 

(2) Hors amortissements et frais financiers.

Approche comptable
Coût de production lait533 €/1 000 l
Prix de revient446 €/1 000 l
Rémunération du travail et charges sociales exploitants3,14 Smic/UMO
Approche trésorerie
Coût de fonctionnement542 €/1 000 l
Prix de fonctionnement455 €/ 1 000 l
Trésorerie permise3 Smic/UMO
Source : Cerfrance Normandie
  • Le prix de vente du lait se montre supérieur à celui du groupe (+40 €/1 000 l). Cela s’explique par un meilleur prix proposé par la laiterie Isigny-Sainte-Mère, les taux, la qualité sanitaire avec un lait valorisé en qualité super A douze mois sur douze, et la plus-value liée au cahier des charges de l’AOP. Le Gaec se situe hors zone AOP (beurre et crème) mais se voit soumis aux mêmes contraintes (11 % de normandes minimum dans le troupeau, minimum de 10 ares/VL de pâturage au moins sept mois de l’année, alimentation non OGM…).
  • Le produit viande de l’exercice a été pénalisé par la perte de 15 veaux liée à un virus et de 8 vaches, dont 5 liées à des glissades car les bétons n’avaient pas été rainurés.
  • Le coût alimentaire est maîtrisé. Le Gaec travaille avec une complémentation à base de matières premières en passant des contrats de 30 tonnes à livraison différée. Les vaches reçoivent au minimum 3,5 kg de tourteau de colza par jour. Les quantités de concentrés par UGB lait s’élèvent à 2 059 kg, contre 1 916 kg pour le groupe qui se révèle moins productif à l’animal (-646 l/VL). L’efficacité laitière du Gaec est bonne, en lien avec le niveau génétique du troupeau. La ration est simple mais efficace avec un bon équilibre qui permet aussi d’avoir des animaux en bonne santé.
  • Les charges opérationnelles sont inférieures de 30 €/1 000 l à celles du groupe, et les charges de structure affichent 27 €/1 000 l de moins.
  • Le coût de mécanisation du Gaec est plus faible que celui du groupe (-29 €/1 000 l). L’exploitation dispose de peu de matériel en propre et fait appel à une Cuma performante et dynamique qui regroupe 42 élevages, à laquelle elle délègue des travaux ou loue le matériel à l’heure.
 

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