Aller au contenu principal

Haie : quel pacte promet le gouvernement pour gagner 50 000 km d’ici à 2030 ?

Marc Fesneau et Saral El Haïry ont présenté le 29 septembre en Bretagne le Pacte en faveur de la haie doté de 110 millions d’euros pour 2024. Quelles mesures se dessinent ? Quelles réactions de la part des organisations agricoles ?

Plantation de haies agricoles
Alors que la France perd 20 000 kilomètres de haies par an en moyenne depuis ces dernières années, le plan gouvernemental vise à obtenir « un gain net du linéaire de haies de 50 000 km d’ici à 2030 ».
© Ministère de l'agriculture

« La haie est un symbole fort de la réconciliation possible de tous les acteurs autour des enjeux de la transition écologique », a déclaré Marc Fesneau, le 29 septembre lors d’un déplacement à Guern dans le Morbihan avec la secrétaire d’Etat à la Biodiversité Sarah El Haïry. Un déplacement durant lequel le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a présenté le Pacte en faveur de la haie, prévu dans le cadre de la planification écologique et doté de 110 millions d’euros pour l’année 2024.

Quel est l’objectif du Pacte en faveur de la haie ?

Alors que la France perd 20 000 kilomètres de haies par an en moyenne depuis ces dernières années, le plan gouvernemental vise à obtenir « un gain net du linéaire de haies de 50 000 km d’ici à 2030 ».

Le pacte portera sur « toutes les haies, agricoles ou non » et concernera « l’ensemble des maillons contribuant à leur valorisation, des pépiniéristes, au chauffage par bois-énergie, en passant par les propriétaires et gestionnaires des haies, et les organismes de conseil, notamment associatifs les accompagnant », a précisé le ministre de l’Agriculture.

 

Quelles mesures annoncées en faveur de la haie ?

Le plan en faveur de la haie comporte 25 actions, qui seront développées en feuilles de route finalisées avant la fin novembre 2023 pour un déploiement dans les territoires dès le début 2024.

D’ores et déjà, Marc Fesneau a annoncé plusieurs mesures du Pacte en faveur de la haie parmi lesquelles :

  • La création d’un observatoire de la haie dans les prochaines semaines pour un suivi quantitatif et qualitatif du linéaire de haies
  • Un chantier juridique pour sécuriser le linéaire de haies « tout en harmonisant les différentes réglementations existantes (agricoles, environnementales et urbanistiques) dans une logique de simplification pour les propriétaires et les gestionnaires
  • La structuration des filières de valorisation des produits des haies afin de garantir leur gestion durable
  • Un accompagnement financier à la plantation de haies et pour la montée en puissance de la production de plants et graines de qualité adaptés aux enjeux locaux de biodiversité et d’adaptation au climat future
  • Le développement du conseil et de la formation, en lien avec les chambres d’agriculture et les associations.

« Une chance historique pour notre agriculture », réagit l’Afac-Agroforesteries

« L’engagement de ce Pacte en faveur de la haie est historique pour rompre avec un processus engagé depuis les années 1960 », s’est félicité Philippe Hirou, président de l’Afac-Agroforesteries, le 29 septembre à Guern. L’association a également salué « le niveau des moyens annoncés : 110 millions d’euros par an jusqu’en 2030 » : « ce n’est pas rien », a reconnu Philippe Hirou de l’Afac-Agroforesteries qui avait chiffré à 250 millions par an en moyenne pendant 7 ans les moyens nécessaires.

La Pacte n'est pas totalement abouti

Pour autant, l’organisation estime que pour l’heure « le Pacte n’est pas totalement abouti », attendant notamment plus de garanties donnée par les labellisations. L’Afac-Agroforesteries milite pour que la gestion durable des haies soit garantie par le Label Haie, label déjà financé par les pouvoirs publics à hauteur de plus d’un million d’euros.

Le budget en faveur des haies doit être reconduit tous les ans

Plusieurs associations de défense de l’environnement (WWF, FNE, LPO, Humanité et biodiversité) ont quant à elles salué l’ambition du Pacte de la haie tout en appelant le gouvernement à reconduire le budget de 110 M€ « chaque année jusqu’à 2030 ». Au-delà des nouvelles plantations, soulignent-elles, il est « indispensable de prioriser la protection et la valorisation des haies existantes ». Les ONG redoutent par ailleurs un assouplissement de la réglementation sur le déplacement des haies et l’interdiction de taille en période de nidification et reproduction (BCAE 8).

Il faut protéger les haies existantes, insiste la Confédération paysanne

Dans l’attente des 25 mesures précises, la Confédération paysanne a rappelé dans un communiqué « qu’un pacte qui ne stopperait pas l’arrachage des haies est un coup d’épée dans l’eau ». « Nous sommes ainsi profondément attachés au fait qu’un pacte protège toutes les haies existantes, et reconnaisse leur rôle en agriculture : brise-vent, rétention d’eau dans les sols, ombrages pour les animaux, apport de matière organique, ressource fourragère, association à des talus dans les bocages », souligne le syndicat minoritaire agricole dans un communiqué.

Les plus lus

Saisonniers cueillant du raisin pendant les vendanges
Vendanges et récoltes agricoles : des députés veulent « conditionner le versement du RSA » à du travail saisonnier

Une proposition de loi vient d’être déposée à l’Assemblée nationale dans le but de « conditionner le versement du revenu…

Conférence de presse du Crédit Agricole de Bretagne au salon Space à Rennes
Le Crédit agricole compte investir au capital des exploitations agricoles dès fin 2024

La banque verte annonce au Space qu’elle va tester en Bretagne un système de portage de capital au sein des exploitations…

 Cours d’eau entre deux parcelles agricoles
Bruxelles envisage des crédits nature pour récompenser les agriculteurs

La Commission européenne travaille sur la mise en place d’un dispositif de crédit « nature » afin de rémunérer les…

Tracteur semant du  blé à l'autome devant un village.
Après la faible moisson 2024, Terrena mobilise 11 millions pour lancer la campagne 2025

En raison des aléas climatiques, la récolte agricole 2024 s’annonce historiquement faible. La coopérative Terrena a décidé d’…

Marc Ponroy (MarcA2C) devant une machine agricole
Le youtubeur Marc A2C : « Avec Stervio nous allons faire un tour de France de nos abonnés agriculteurs »

Idole des jeunes du monde agricole, Marc Ponroy, 26 ans, alias MarcA2C, céréalier normand et youtubeur cumule des centaines de…

Financement hectarea éleveur dans les deux-sèvres
Un éleveur reçoit 63 000 euros d’Hectarea pour financer l’autonomie alimentaire de son troupeau

Un éleveur de charolaises dans les Deux-Sèvres vient de bénéficier du concours de la plateforme d’investissement dans la terre…

Publicité