L’agro-écologie est de moins en moins bizarre
Sur 800 agriculteurs interrogés, 17 % n’auraient pas entendu parler d’agro-écologie en 2016. Ca fait quand même 136 qui ont échappé à ce mot ! Mais comment font-ils ? Ils se bouchent les oreilles, ils se cachent les yeux ?
Même Nicolas Sarkozy, en février 2016, a parlé de cette « expression bizarre » d’agro-écologie, qu’il qualifie de « véritable obsession pour la destruction de notre puissance agricole ». Depuis, l’eau a coulé sous le pont des primaires, et le défilé des candidats au Salon de l’agriculture a permis à chacun de s’exprimer sur le sujet. La question posée est la même pour tous : comment continuer à produire en étant plus respectueux de l’environnement ?
Au ministère de l’Agriculture, on s’active aussi. Dernière ligne droite avant passation des pouvoirs. Un rapport du Centre d'études et de prospective a publié le 7 mars les grandes lignes du dispositif de suivi et d'évaluation de la politique agroécologique avec une proposition de 31 indicateurs d'impacts portant sur les réalisations, les résultats et les revenus agricoles.
Au salon de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a aussi participé à la présentation du guide de l'agroécologie en viticulture mis au point par l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) et l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO). Ouvrage qu’il a préfacé de sa plume, en soulignant que la prise en compte des enjeux environnementaux « peut être un vecteur de compétitivité et plus généralement de création de valeur », et qu’il faut maintenant «aller plus loin et plus vite». Décidément, il va être dur de ne pas entendre ces discours.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, Monsieur Sarkozy, le concept s’installe et l’agroécologie touche même les agriculteurs entrepreneurs.