Aller au contenu principal

Inflation
Hausse du prix du pain : « attention aux troubles qui pourraient survenir »

Le député de l’Yonne André Villiers alerte le gouvernement sur les conséquences de la flambée du prix du pain, dont les agriculteurs ne sont pas responsables. Une hausse qui ne devrait pas dépasser 5%, a assuré Alain Griset, ministre délégué chargé des PME.

baguettes de pain
Le prix de la baguette n'a augmenté que de 23 centimes en 20 ans, assure le gouvernement.
© Pixabay

La hausse des prix inquiète les parlementaires. Le député de l’Yonne André Villiers s’est notamment ému le mardi 16 novembre des conséquences d’une flambée des prix du pain lors de la séance des questions au gouvernement.

« Les boulangers n’ont pas le choix : ils doivent répercuter la hausse du prix de la farine, conséquence de la hausse du prix du blé. Monsieur le ministre, je lance donc l’alerte : attention aux troubles qui pourraient survenir si l’État ne garantissait plus notre souveraineté alimentaire. Le pain est un produit symbole », a alerté le député.

Ne pas faire croire aux Français que les agriculteurs seraient des profiteurs de crise

Evoquant la hausse du prix du blé (passé de 193 à 297 euros la tonne entre novembre 2020 et novembre 2021), des prix de l’énergie, des salaires et des autres charges, André Villiers s’est alarmé d’une probable flambée du prix de la baguette (actuellement à 90 centimes en moyenne). Et de prévenir : « attention à ne pas faire croire aux Français que les agriculteurs seraient des profiteurs de crise qui bénéficieraient de la hausse du prix du blé : c’est faux ! ».

Le parlementaire a ensuite demandé au gouvernement ce qu’il comptait faire face à cette situation. Réponse d’Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises : « les Français consomment en moyenne une baguette tous les deux jours et c’est à juste raison que son prix les préoccupe ».

Rappelant que son prix n’est plus réglementé depuis 1987, le ministre a souligné que la baguette n’avait pris que 23 centimes en vingt ans.

« Cette année, vous l’avez souligné, les boulangers subissent cependant plusieurs augmentations : celle du prix la farine, due à l’augmentation du prix du blé, celles des prix de la levure et du papier et celle des salaires – une négociation a en effet abouti à une augmentation salariale de 1,1 %. On peut donc légitimement penser que le prix de la baguette pourrait augmenter », a-t-il reconnu. Toutefois « au regard de la concurrence » (37 000 boulangers en France, plus la grande distribution et les dépôts de pain), le représentant du gouvernement a estimé : « l’augmentation du prix de la baguette sera limitée ». « Certains estiment qu’elle ne dépassera pas 5%, ce qui est notre souhait », a-t-il ajouté. Ecartant l’idée d’une « augmentation générale des salaires », le ministre a complété : « prenons garde à la boucle prix-salaires : c’est un cercle vicieux qui peut nourrir l’inflation et appauvrir les Français ». Recueillant ainsi l’approbation des députés de la majorité.

Nous prenons la question des prix très au sérieux

« Nous prenons la question des prix très au sérieux », a de son côté déclaré Bruno Le Maire. Il répondait à une question du député communiste du Nord Fabien Roussel qui appelait le gouvernement à baisse les taxes sur les produits de première nécessité et à augmenter les bas salaires et les pensions. Rappelant ce que le gouvernement a déjà fait (indemnité inflation, bouclier sur le prix du gaz, plafonnement de la hausse de l’électricité) le ministre de l’Economie a affirmé « suivre l’inflation avec la plus grande vigilance ». Et d’inciter « tous les secteurs qui connaissent une pénurie de main d’œuvre – comme l’hôtellerie et la restauration – à consentir des efforts salariaux pour rendre leurs métiers plus attractifs et à améliorer les rémunérations ».

 

 

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

Agenda 2025 ouvert sur une table basse blanche.
Qu’est-ce qui a changé au 1er janvier 2025 pour les agriculteurs ?

Tour d’horizon des nouvelles dispositions sociales, fiscales et nouveaux règlements qui s’imposent aux agriculteurs, ou tout…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

  Bâtiments agricoles
Quelles mesures fiscales et sociales promet le gouvernement Bayrou aux agriculteurs pour 2025 ?

Les ministres Eric Lombard, Annie Genevard et Amélie de Montchalin se sont engagés dans un communiqué en date du 31 décembre à…

Publicité