Aller au contenu principal

"La maternité est la clé de voûte de la restructuration de notre élevage de porc"

Au Gaec de Kerascot, Patrick Simon et ses trois jeunes associés préparent l’avenir de leur exploitation agricole. Ils ont investi dans une maternité neuve avec, à la clé, le début de la restructuration totale de l’élevage.

Les associés du Gaec de Kerascot (François Fagon, Patrick, Thomas et Benjamin Simon) et leurs deux salariés, Cédric Le Hir et Yohan Treguer. «Nous avons pour objectif de ...
Les associés du Gaec de Kerascot (François Fagon, Patrick, Thomas et Benjamin Simon) et leurs deux salariés, Cédric Le Hir et Yohan Treguer. «Nous avons pour objectif de gérer un atelier porc de 500 truies avec 100 % des porcelets engraissés sur deux sites.»
© D. Poilvet

Avec la construction d’une maternité de 92 places en deux salles, d’une quarantaine de 60 places et prochainement de 1 960 places d’engraissement, les quatre associés du Gaec de Kerascot à Plouarzel, dans le Finistère, ébauchent ce qui sera leur outil d’exploitation de ces prochaines années. « Nous avons pour objectif de gérer un atelier porc de 500 truies avec 100 % des porcelets engraissés sur deux sites (dix places d’engraissement par truie), en complément d’un atelier de vaches laitières et de 200 hectares de SAU », précisait Patrick Simon, l’un des associés du Gaec, à l’occasion de la porte ouverte coorganisée par leurs fournisseurs et le groupement Evel’Up le 9 juin dernier.

 

 
Les cases maternité liberté sont positionnés dans le sens de la longueur de la salle, permettant ainsi de surveiller le bon déroulement des mises bas depuis la porte ...
Les cases maternité liberté sont positionnés dans le sens de la longueur de la salle, permettant ainsi de surveiller le bon déroulement des mises bas depuis la porte d'entrée. © D. Poilvet

Cases liberté de 6,7 m2

Les deux salles de maternité ont été conçues pour anticiper les nouvelles attentes sociétales, avec en particulier des cases liberté (Galvelpor) de 6,7 m2 (2,8 x 2,4 m). Elles privilégient l’espace disponible pour les porcelets qui peuvent s’échapper vers trois des côtés de la case. L’ouverture en deux parties du bat-flanc situé à l’opposé du couloir offre cependant un espace quasiment carré à la truie pour qu’elle puisse facilement se retourner. À noter l’absence de nids à porcelets, afin de faciliter le lavage par un robot. Seule une plaque chauffée à l’eau chaude assure le confort thermique des porcelets, ce qui semble être largement suffisant. Une prise électrique a été installée pour ajouter une lampe chauffante à la mise bas. Les cases étant positionnées dans le sens de la longueur de la salle, les cloisons de séparation basse permettent à l’éleveur de visualiser l’ensemble des rangées de truies depuis les entrées. La seule cloison haute de la case (1 mètre en PCV plein) non protégée par un bat-flanc sépare deux rangées de cases dans le sens de la longueur de la salle. Elles n’entravent donc pas le champ de vision de l’éleveur. À noter que le fabricant propose également une version composée d’une cloison ajourée en barreaudages en partie haute pour faciliter le contact nez à nez entre les truies.

 

 
La lisiothermie récupère les calories du lisier au moyen de serpentins d'eau coulés dans le béton des préfosses.
La lisiothermie récupère les calories du lisier au moyen de serpentins d'eau coulés dans le béton des préfosses. © Evel'up

Des fenêtres anti-UV

La lumière naturelle a été privilégiée, avec des fenêtres de grande dimension (1,50 x 1,03 m) proposées par Rose Eludis. Le fournisseur propose une version dont l’espace entre le double vitrage contient un gaz anti-UV qui limite la propagation de la chaleur. Il conseille cette option pour les fenêtres exposées au Sud (plus-value de 40 euros par fenêtre). À noter également la présence d’un cooling destiné à refroidir l’air entrant dans le bâtiment par fortes chaleurs. Une option désormais jugée indispensable, même dans le Finistère. L’eau chaude circulant dans les plaques chauffantes est produite par une pompe à chaleur de 20 kW (Calopor) qui récupère les calories issues de la lisiothermie installée dans les préfosses de l’engraissement en cours de construction situé à proximité. Pour cela, quatre kilomètres de serpentins ont été noyés dans le béton des préfosses. Ces calories seront également utilisées pour chauffer un post-sevrage grâce au système d’air pulsé Biomim. 521 m2 de panneaux solaires (110 kWc) installés sur le toit de la maternité s’ajouteront aux ressources d’énergie renouvelable pour l’approvisionnement énergétique de l’élevage. Une petite chaudière au gaz assure l’appoint. Le coût total de cette maternité est de 7 000 euros la place, hors panneaux photovoltaïques et machine à soupe déjà existante.

Patrice Monot, responsable commercial Calopor

« Une configuration idéale pour la lisiothermie »

 

 
Patrice Monot, responsable commercial Calopor
Patrice Monot, responsable commercial Calopor © D. Poilvet
Les porcs charcutiers produisent beaucoup de chaleur non valorisée et évacuée par les ventilateurs. À l’inverse, les besoins de chaleur en maternité et en post-sevrage sont importants. C’est pourquoi la lisiothermie est particulièrement bien adaptée au projet du Gaec de Kerascot. Les serpentins installés dans la préfosse du nouvel engraissement de 2 000 places vont capter suffisamment de calories pour assurer le chauffage de la maternité et des post-sevrages. Les calories sont valorisées par une pompe à chaleur dont le rendement (Cop) est estimé à 4 (4 kWh produits pour 1 kWh dépensé au fonctionnement de la Pac). Le bénéfice environnemental est double. D’une part, en refroidissant le lisier, les émissions d’ammoniac sont réduites en engraissement. D’autre part, en post-sevrage, le chauffage de l’air entrant diminue la concentration de CO2 et d’ammoniac jusqu’à 45 % dans les salles en augmentant le renouvellement de l’air.

Fiche élevage

Gaec de Kerascot

500 truies naisseur-engraisseur, 1 972 places de post-sevrage, 5 000 places d’engraissement
Conduite en 10 bandes, sevrage à 21 jours
200 vaches laitières
200 hectares de SAU
Aliments complets 100 %
Traitement biologique intégral du lisier
Groupement : Evel’Up

Les fournisseurs

Terrassement : Petton TP
Maçonnerie : SARL Le Coat
Élévations : Celtys
Charpente : Rose Eludis
Aménagements maternité : Galvelpor
Aménagements quarantaine : Celtys
Chauffage : Calopor
Électricité, ventilation, alimentation : Roudaut Foricher

Les plus lus

« Je cherche à optimiser toutes mes ressources pour mon élevage naisseur engraisseur de 145 truies»

Boris Mousset s’est installé en 2015 sur l’exploitation familiale de 145 truies naisseur-engraisseur. L’acquisition de…

bâtiment porc naisseur-engraisseur vue extérieure
Des exploitations porcines plus grandes et plus spécialisées en Bretagne
Avec une baisse de 30 % du nombre d’élevages de porcs en dix ans, la production bretonne s’est concentrée avec des élevages…
Bertrand Houzé et son fils, Pierre-Louis. «Le choix d’investir dans des cases liberté est devenu une évidence depuis trois-quatre ans.»
« Nous gagnons plus d’une heure par jour avec notre nouvelle maternité pour truies en liberté »

Magalie et Bertrand Houzé ont investi dans deux salles de maternité de 30 places chacune. Avec des cases permettant de libérer…

Les élevages de moins de 150 truies sont souvent insérés dans des exploitations mixtes.
Les élevages de moins de 150 truies détiennent une truie sur six en France

Malgré l’augmentation constante de la taille des exploitations, les élevages de moins de 150 truies détiennent encore 16…

Béatrice Eon de Chezelles, experte des filières animales au Crédit agricole. «Certaines coopératives entrent au capital en haut de bilan lors d’une installation en ...
Installation en porc : le portage de capital en débat

En marge de l’assemblée générale du Comité région porcin de Bretagne, un débat sur le portage de capital dans le cadre d’une…

"Les éleveurs de porcs bretons ont su se mobiliser pour commercialiser leurs porcs"

Pour Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), les groupements sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)