Election présidentielle 2022
La Fédération des chasseurs menace de ne plus indemniser les dégâts causés par le gibier
La Fédération nationale des chasseurs vient de tenir son congrès annuel. A cette occasion, elle a réuni tous les candidats à la présidentielle, à l’exception de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, pour recueillir leur avis sur la chasse, la ruralité et la biodiversité. Son président a demandé une réforme urgente de la loi sur l’indemnisation des dégâts des grands gibiers dans les champs.
La Fédération nationale des chasseurs vient de tenir son congrès annuel. A cette occasion, elle a réuni tous les candidats à la présidentielle, à l’exception de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, pour recueillir leur avis sur la chasse, la ruralité et la biodiversité. Son président a demandé une réforme urgente de la loi sur l’indemnisation des dégâts des grands gibiers dans les champs.
Depuis 1968, une loi définit le paiement des dégâts agricoles à la seule charge des fédérations départementales de chasseurs. « En 1968, les chasseurs tuaient quelques milliers de sangliers. Aujourd’hui, le tableau annuel frôle le million d’animaux. Cette loi qui n’a pas évolué en fonction de la situation n’est évidemment plus adaptée aujourd’hui » a déclaré Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, à l'occasion de son congrès annuel devant lequel plusieurs candidats la présidentielle ont défilé. Il a par ailleurs ajouté : « Les surfaces chassables en France s’amenuisent d’année en année sans oublier l’explosion du prix des denrées agricoles. Nous avons là une équation financière totalement insoluble pour le seul monde cynégétique ». Un point auquel le volet chasse du plan de résilience pourrait répondre sous des modalités encore en négociation, selon l’entourage du président de la FNC.
Le président de la FNC a poursuivi : « Le poids des dégâts se fait ressentir sur les cotisations des chasseurs et produit l’effet inverse de celui recherché. Aujourd’hui, de nombreux chasseurs raccrochent le fusil devant le prix à payer pour pouvoir pratiquer la chasse alors que leur action pour le protection des productions agricoles et l’intérêt général devrait permettre la gratuité de cette pratique, voire le financement de celle-ci ».
« Nous arrêterons de payer, faute de moyens financiers »
Willy Schraen s’est indigné des sommes dépensées par les autorités françaises pour la défense des grands prédateurs : « l’Etat sait mettre la main à la poche pour la défense de ces grands prédateurs que sont le loup et l’ours, avec 76 millions d’euros annuels. Cette somme me rappelle les 77 millions d’euros que nous avons payés pour les dégâts agricoles causés par les grands animaux l’année dernière ».
#FaceAuxChasseurs2022 « sur les dégâts de grands gibiers payés par les seuls chasseurs, si aucune solution n’est trouvée, je vous annonce que nous arrêterons de payer, faute de moyens financiers » @WillySchraen @ChasseursFrance pic.twitter.com/BPBWQSjDIC
— Chasseurs de France (@ChasseursFrance) March 22, 2022
Le président de la FNC a donc interpellé tous les candidats à la présidentielle : « Je demande clairement d’agir fermement et clairement pour changer cette loi et ce dès les premiers jours de la mise en place d’un nouvel exécutif. Avant la fin de l’année, si aucune solution n’est trouvée, je vous annonce que nous arrêterons de payer, faute de moyens financiers ». Willy Schraen qui se targue de défendre une chasse populaire et durable et a annoncé briguer un second mandat a rappelé dans son discours que « le million de chasseurs que nous sommes et les quatre millions de personnes en possession d’un permis de chasser représentent un poids politique très important ».