A la Cooperl, les camions vont rouler avec un carburant d'origine animale
Le groupe Cooperl, leader français de la viande porcine, annonce la création d’un site de production de biocarburant qui permettra de faire rouler ses 250 camions. Le carburant sera produit à partir des graisses de flottation provenant des eaux usées des différents ateliers d’abattage et de transformation. L’usine qui devrait être opérationnelle en 2025 produira 20 millions de litres de carburant.
Le groupe Cooperl, leader français de la viande porcine, annonce la création d’un site de production de biocarburant qui permettra de faire rouler ses 250 camions. Le carburant sera produit à partir des graisses de flottation provenant des eaux usées des différents ateliers d’abattage et de transformation. L’usine qui devrait être opérationnelle en 2025 produira 20 millions de litres de carburant.
Le groupe Cooperl est un acteur breton bien connu dans le secteur du porc. Basé à Lamballe, le géant de l’agroalimentaire a pour projet d’implanter une nouvelle usine. C’est ce que viennent de révéler les journaux régionaux. Le nouvel édifice ne produira pas de viande mais un carburant à base de graisse animale. Sa construction devrait être engagée en 2024 et sa mise en service est prévue pour 2025.
Recyclage des graisses de flottation
La station d’épuration du site d’abattage et de transformation des porcs traite les eaux usées des différents ateliers. Après le dégraissage des eaux, un coproduit appelé graisses de flottation est récupéré. Ces graisses sont pour le moment valorisées sous forme de biocombustible qui alimentent les outils de production de chaleur. Mais depuis 10 ans, les équipes recherche & développement de la branche Cooperl Environnement travaillent au développement d’un biocarburant à partir de cette matière première. « Le projet consiste à extraire de la graisse les acides gras libres (AGL) puis, grâce à un procédé d’estérification, à les transformer en esters méthyliques d’acides gras (Emag), qui vont être les composants du biocarburant, » apprend-on sur le site de l'entreprise.
Expérimentation sur trois voitures et un camion
Le procédé, en cours de validation pour être breveté, est actuellement expérimenté sur trois voitures et un camion, informe Le Télégramme. « Nous sommes en train d’installer le dernier pilote, destiné à produire 500 litres, » témoigne Justine Bercy, cheffe de projet, dans le journal. L’outil devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. « Personne n’a jamais fait cela. C’est une technique que nous avons développée nous-mêmes, » affirme Franck Porcher, dans Ouest France. Une technique « unique » ajoute le directeur des activités environnementales à la Cooperl.
Réduire l'impact carbone du secteur transport
« Les 250 camions de la Cooperl rouleront grâce à notre biocarburant, » assure le groupe coopératif. L’objectif est de réduire l’impact carbone du secteur transport de l’entreprise qui représente 30 % de ses émissions de gaz à effet de serre. 700 voitures sont également concernées.
Avec une production de 10 millions de litres de biocarburant, la Cooperl compte éviter l’émission de 24 600 tonnes de CO2.
Le nouveau site industriel aura une capacité de production de 20 millions de litres par an, peut-on lire dans les journaux bretons. Les quotidiens précisent également que ce carburant d’origine animale est un substitut au gasoil qui peut s’utiliser sans modifier le moteur du véhicule ni installer un boîtier supplémentaire.