Aller au contenu principal

La brumisation permet aux truies de mieux passer les coups de chaleur

En refroidissant l’air par évaporation de l’eau, la brumisation haute pression permet de perdre quelques degrés en période de forte chaleur pour améliorer le bien-être des animaux.

Chez Bertrand Verger, éleveur à la tête d’un atelier naisseur engraisseur de 175 truies à Saint Pern en Ille-et-Vilaine, la brumisation des locaux du bloc naissage a permis de passer sans encombre l’épisode de canicule qui a sévi en juillet 2019. « Alors qu’il faisait plus de 40 °C à l’extérieur, la température s’est maintenue à 36 degrés dans la verraterie-gestante », explique-t-il. Ce niveau semble encore très excessif par rapport à la neutralité thermique des truies, plutôt comprise entre 15 et 24 °C. « Cependant, elles se comportaient comme s’il ne faisait pas chaud dans la salle. Elles n’étaient pas essoufflées ni fatiguées. Au final, je n’ai déploré aucune perte. »

Lire aussi : "Mes truies sont aussi performantes en été"

L’éleveur, qui a également équipé son quai d’embarquement, a monté lui-même le kit Hydrobrum commercialisé par l’entreprise Hydroclean, basée à Pontivy dans le Morbihan. Son directeur commercial, Olivier Léon, explique le principe de fonctionnement de la brumisation. « L’eau est pulvérisée à haute pression (90 bars minimum) dans la salle par des buses qui produisent des microgouttelettes de taille inférieure à 10 microns. En s’évaporant, ces microgouttelettes consomment de l’énergie, et donc refroidissent l’air. » Visuellement, on peut observer le nuage de brume qui sort des buses jusqu’à trois à quatre mètres de distance environ sans ventilation. Mais ensuite, l’eau en suspension dans l’air s’évapore. Les objets et les animaux présents dans la salle ne sont pas humides. C’est une condition indispensable pour que la brumisation soit efficace. Il ne faut pas qu’il y ait de condensation sur les animaux et le matériel.

La brumisation doit être fractionnée

C’est pourquoi la vitesse d’évaporation des microgouttelettes doit être régulièrement contrôlée par l’éleveur, aidé pour certains équipements par une sonde d’hygrométrie qui peut réguler la fréquence de la brumisation. Car cette vitesse d’évaporation dépend essentiellement de l’hygrométrie de l’air. Plus l’humidité dans la salle est forte, plus les gouttelettes mettent du temps à s’évaporer. Pour cette raison, la brumisation des salles ne peut se faire en continu, et sa durée doit être modulée. « Les phases de brumisation alternent avec des périodes d’arrêt », précise Olivier Léon. Par exemple, pour une durée de brumisation de 10 secondes, on programme une phase d’arrêt qui peut aller de 10 secondes si l’hygrométrie est basse (30 % par exemple), jusqu’à 60 secondes si l’hygrométrie est élevée (60 %). « Ces valeurs peuvent bien sûr être modifiées par l’éleveur en fonction de ses observations. » Elles peuvent également être définies automatiquement par une sonde placée dans une entrée d’air qui mesure l’hygrométrie de l’air entrant. « La sonde sert aussi de sécurité. Dès que l’hygrométrie de la salle atteint 70 %, elle met la pompe en défaut. »

1 à 1,2 litre d’eau par truie et par heure

Les buses doivent être positionnées à trois-quatre mètres des murs, à une quarantaine de centimètres du plafond si l’entrée d’air se fait par un plafond perforé. Le nuage de brume doit être orienté si possible à l’horizontale, pour que les gouttelettes s’évaporent avant d’atteindre les animaux. Pour une entrée d’air par des volets régulés, les buses devront être orientées dans le flux d’air. Éviter de les placer face à un obstacle (tuyau de machine à soupe, conduit d’eau par exemple). Il faut compter une consommation de 1 à 1,2 litre par heure et par place de verraterie-gestante, entre 0,4 et 0,6 litre par heure et par place en engraissement. Hydroclean propose un kit à monter soi-même de 4 l/Mn, destiné à des petites réalisations (200 truies NE maximum). Pour les plus grandes installations, Hydroclean commercialise des groupes brume allant de 15 à 30 l/Mn. Ils peuvent travailler avec deux pressions différentes, pour la brumisation (90 bars) et pour le lavage de petites surfaces (150 bars). Ce modèle est muni d’un coffret de gestion branché à une sonde de température, avec une possibilité de régulation complémentaire par une sonde d’hygrométrie.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">François Pinsault dans la partie engraissement du bâtiment cochettes : « Ce bâtiment nous permettra de produire sur site 676 cochettes en introduisant seulement 10 ...</em>
« Nous produisons les cochettes pour notre élevage de 1 400 truies »
La SCEA de Bellevue a investi dans un nouveau bâtiment destiné à élever les cochettes nécessaires au renouvellement de son…
<em class="placeholder">« Le silo tour est un investissement structurant » estiment Marie-Pierre Roul, Timothée Roul, 3ème en partant de la gauche, et Emmanuel Chapeau, à droite, ici avec ...</em>
"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"
À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d…
<em class="placeholder">Une partie du bureau d&#039;Airfaf :  de gauche à droite : Samuel Morand, Laurent Ferchal (trésorier), Jean-Lou Le Gall (ancien président), Stéphane Demeuré (actuel ...</em>
Alimentation des porcs : « Nous améliorons nos performances grâce à notre fabrique d'aliment à la ferme»

À l’occasion d’une journée organisée par Airfaf Bretagne, Sabine et Stéphane Demeuré ont présenté trois axes de travail sur l’…

<em class="placeholder">Benoît Julhes, Gaec du Puech Laborie :  «L&#039;atelier porc a apporté de la capacité d’autofinancement nécessaire à l’adaptation de l’atelier lait.»</em>
« Mon atelier porc dégage un excédent brut d'exploitation supérieur à mes ateliers bovins »

Benoît Julhes exploite dans le Cantal un atelier porcin de 100 truies naisseur-engraisseur, ainsi que deux troupeaux de vaches…

<em class="placeholder">Guillaume Toquet, accompagné de Virginie (à gauche), l’ancienne salariée de l’atelier porc, et Clémence qui l’a remplacée, ancienne apprentie.</em>
« L’alternance en élevage de porc, c’est du gagnant-gagnant »

Pendant trois ans, Guillaume Toquet a accueilli Clémence en alternance sur son exploitation porcine. Aujourd’hui bien formée,…

<em class="placeholder">Les éleveurs interrogés installent un nombre d&#039;objets suffisants dans les cases pour répondre à la réglementation, et gardent à disposition une diversité d’objets ...</em>
Cinq points de vigilance pour arrêter la caudectomie en porc

Une dizaine d’éleveurs se sont réunis à l’initiative de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire pour échanger sur …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)