Recensement agricole 2020
La Bretagne a perdu un quart de ses exploitations en dix ans, mais conserve sa surface agricole
Le dernier recensement agricole 2020 d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, montre que la baisse continue du nombre d'exploitations depuis cinquante ans en Bretagne se modère sur la dernière décennie. Depuis 2010, le nombre d'exploitations bio a triplé dans la région.
Le dernier recensement agricole 2020 d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, montre que la baisse continue du nombre d'exploitations depuis cinquante ans en Bretagne se modère sur la dernière décennie. Depuis 2010, le nombre d'exploitations bio a triplé dans la région.
La Bretagne a perdu, entre et 2010 et 2020, 8 100 exploitations agricoles, alors qu’au niveau national, la France métropolitaine en perdait 100 500, selon les premières données du recensement agricole 2020. En 2020, il y avait dans la région 26 335 exploitations, soit 7 % des exploitations françaises, contre 34 447 dix ans auparavant. La diminution est donc de 24 % en Bretagne, contre 20 % en France métropolitaine. En revanche, le nombre d’exploitations bio a triplé en une décennie. Plus d’une exploitation sur dix est certifiée bio ou en conversion. La SAU est restée stable lors de la décennie passée avec 1 624 200 ha, soit 59 % de la superficie totale de la région et 6 % de la SAU française, proportion inchangée depuis un demi-siècle. Par contre la SAU moyenne par exploitation n’a cessé d’augmenter depuis 50 ans. Moins nombreuses aujourd’hui, les exploitations s’agrandissent : en 2020, une exploitation agricole bretonne disposait en moyenne de 62 ha, soit 14 ha de plus qu’en 2010 et 29 ha de plus qu’en 2000.
Les grandes exploitation sont les plus nombreuses (9850), soit 37 % des exploitations bretonnes alors qu’en 2010, c’étaient les moyennes qui prédominaient (11 400). Le nombre de ces grandes exploitations a diminué de 1,1 % entre 2010 et 2020, alors qu’en France métropolitaine, il a progressé de 3,4 %. Leur SAU, avec 917 100 ha, couvre 56 % du territoire agricole de la région. La SAU moyenne a gagné 19 h en une décennie.
Baisse de 38 % pour les moyennes exploitations
Plus de la moitié des grandes exploitations bretonnes est spécialisée dans la production laitière (3000) ou dans l’élevage porcin (2 100). Elles occupent 60 % des équivalents-temps-pleins (ETP) bretons, soit 30 900 ETP. C’est l’unique catégorie où le nombre d’ETP progresse. Parmi ces grandes exploitations, 4 sur 10 dégagent une production brute standard supérieure à 500 000 euros. Les moyennes exploitations ont connu une baisse de 38 %. Il s’agit de la diminution la plus importante avec celle des micro exploitations (- 37 %). Plus de la moitié de ces moyennes exploitations est spécialisée dans le production laitière. Elles ont perdu 39 % de leurs ETP.
L’importance de l’élevage en Bretagne se vérifie toujours : en 2020, 63 % des exploitations étaient spécialisées en production animale et 10 % en polyculture-élevage.
En 2020, petites ou micro exploitations représentaient 36 % des exploitations bretonnes à parts égales, contre 54 % en France métropolitaine. Grandes cultures et bovins viande sont les spécialisations les plus courantes de ces deux tailles d’exploitation. L’importance de l’élevage en Bretagne se vérifie toujours : en 2020, 63 % des exploitations étaient spécialisées en production animale et 10 % en polyculture-élevage. La région se place toujours au premier rang des régions pour les cheptels porcins, de vaches laitières et de volailles. La baisse du nombre d’exploitations et du nombre d’ETP touche toutes les spécialisations, sauf l’horticulture-maraîchage et les cultures fruitières. La SAU croît dans toutes.
Le cheptel des vaches laitières reste stable
La Bretagne reste la première région française pour les spécialisations porcins et bovins lait : respectivement 51 % et 21 % des exploitations françaises. Elle occupe le deuxième rang régional pour ce qui est de l’aviculture (21 % des exploitations), presque à égalité avec la Nouvelle-Aquitaine (22 %) sur un territoire plus réduit. Les producteurs laitiers se réduisent d’un quart et perdent 2 500 exploitations et 2 600 ETP mais gagnent 24 ha en moyenne par exploitation. Avec 736 200 têtes, le cheptel de vaches laitières reste stable (alors qu’il a diminué de 6 % en France métropolitaine). Les élevages hors sols (porcins et volailles) ont perdu 2600 exploitations et 4300 ETP. Le cheptel porcin a perdu 4 % de ses effectifs mais représente toujours 56 % du cheptel porcin français. Le nombre de volailles reste stable et représente le tiers des volailles françaises. Les grandes cultures ont perdu 300 exploitations mais ont gagné en moyenne 14 ha. Le nombre d’exploitations maraîchères a doublé en dix ans et son nombre d’ETP aussi.
En 2020, 55 200 personnes participaient régulièrement au travail nécessaire au fonctionnement des quelque 26 300 exploitations bretonnes. Les chefs et les coexploitants constituent le pilier de cette main d’œuvre. Ils sont 66 400. La part des femmes dans cette catégorie est rester stable durant la décennie mais le nombre de conjoints coexploitants a baissé d’un quart depuis 2010. La main d’œuvre permanente non familiale progresse quant à elle 12 600 personnes travaillent dans des exploitations bretonnes. Viennent s’ajouter 39 300 saisonniers.