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Produits phytosanitaires : la baisse des ventes se confirme, se félicite le gouvernement

Depuis 2016, la baisse des ventes de produits phytos se confirme. C'est ce qu'a annoncé le gouvernement le 15 novembre. Le volume de produits phytopharmaceutiques de synthèse vendus sur la période 2019-2021 est au plus bas depuis 2009, année où a été engagé le premier plan Ecophyto. Les données provisoires des ventes de 2021 ont été analysées. L'association Générations Futures nuance ces informations.

Le chiffre des ventes 2021 est stable par rapport à 2020 mais une diminution se confirme en tendanciel avec une moyenne triennale en baisse de 19 % entre 2017-2019 et 2019-2021.
© Maude Le Corre

« Après près d’une décennie de hausse, la tendance à la baisse des ventes de produits phytopharmaceutiques observée depuis 2019 est confirmée par les chiffres provisoires des ventes 2021, » c’est ce qu’annonce le gouvernement dans un communiqué diffusé le 15 novembre. Le volume de produits phytopharmaceutiques de synthèse vendus sur la période 2019-2021 est au plus bas depuis 2009, année du lancement du premier plan Ecophyto. Les données provisoires à l’échelle de la France pour l’année 2021 sont issues des déclarations réalisées début 2022.
 

Produits de biocontrôle et utilisables en bio en hausse

A partir de ces données, le gouvernement met l’accent sur 5 points majeurs.

  • En 2021, les ventes de produits phytosanitaires ont représenté un volume de 43 013 tonnes (hors produits utilisables en agriculture biologique et produits de biocontrôle). Un chiffre stable par rapport à 2020 (+0,7 %) et 19 % en dessous de la moyenne 2012-2017.
  • La diminution se confirme en tendanciel : la moyenne triennale est la plus faible depuis le début du plan Ecophyto. Elle diminue de 19 % entre 2017-2019 et 2019-2021.
  • Les ventes de produits de biocontrôle et de produits utilisables en agriculture biologique progressent de 13 % entre 2020 et 2021, ce qui montre le développement des solutions alternatives.
  • Les ventes de glyphosate amorcent une baisse avec une diminution de 14 % entre 2020 et 2021, passant de 8645 à 7765 tonnes.
  • La vente des substances les plus à risque (CMR1) continue de baisser : de plus de 5000 tonnes en 2018, les volumes commercialisés sont passés à 780 tonnes en 2021, soit une baisse de 85 % sur une période de 4 ans.
     

Un nombre de traitements à l'hectare à la baisse

Le communiqué du gouvernement évoque également le NODU (Nombre de Doses Unités). Cet indicateur de suivi du recours aux produits phytopharmaceutiques correspond à la surface qui serait traitée annuellement aux doses maximales homologuées. Rapporté à la surface agricole utile (SAU), le NODU permet de déterminer le nombre moyen de traitements par hectare. Il est calculé à partir des données de vente des distributeurs de produits.

Ces indicateurs viennent d’être publiés pour 2020 et 2021.

En 2020, le NODU agricole est de 88,5 millions d’hectares (Mha) et l’indicateur provisoire  pour 2021 s’établit à 85,7 Mha.

Depuis 2016, la tendance est à la baisse.

  • Le NODU agricole triennal 2018-2020 s’élève à 94,8 Mha, soit la valeur la plus basse sur la période 2012-2014 à 2018-2020. Il est en baisse de 5 % par rapport à la moyenne triennale 2015-2017.
  • L’indicateur provisoire 2019-2021 (83,2 Mha) est de nouveau en baisse de 13,5 % par rapport à 2018-2020.
  • Le recours aux substances les plus à risque est également en baisse avec un NODU en baisse de 87 % pour les CMR1 et de 36 % pour les CMR2.

Pour le gouvernement ces baisses sont « le résultat concret de la mise en œuvre des plans Ecophyto successifs ». Tel que le prévoit la réglementation UE, la France est favorable au non-renouvellement des substances classées CMR1 (substances « cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction », dont le potentiel est avéré ou présumé).

Le plan Ecophyto arrivera à échéance en avril 2024. Le gouvernement va engager un travail de réflexion au 1er semestre 2023 pour l’élaboration du prochain plan national quinquennal (objectifs stratégiques, leviers d’action, moyens adaptés…).
 

Des chiffres à interpréter avec prudence, selon Générations Futures

Pour l'ONG Générations Futures, les chiffres mis en avant par le gouvernement seraient à « prendre avec prudence ». L’association écologiste explique pourquoi dans un communiqué. Son argument est que les données du gouvernement se basent sur les quantités des seules substances non biocontrôle ou non agréées en agriculture biologique. Si l’on tient compte des « chiffres globaux prenant en compte les tonnages de l’ensemble des substances depuis plusieurs années », c’est au contraire une « augmentation de 5 % » qui est constatée par l’association entre 2020 et 2021.

 

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